Une occasion assez rare : un
GEM S2 turbo en excellent état. Je viens de récupérer ce synthétiseur chez Pierre-Yves du côté d'Angers pour 200€, un prix moyen pour une telle machine, mais largement justifié par son état fonctionnel :
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http://www.vintagesynth.com |
Les premières investigations ont montré que la machine méritait un démontage total afin d'effectuer un dépoussiérage en règle. 25 ans d'utilisation laisse des traces. En n'ayant pour l'instant démonté que le couvercle, j'ai pu apercevoir la pile de sauvegarde des données en RAM. Elle est effectivement hors d'usage et 'mousseuse', ce qui indique un début de fuite d'électrolyte, mais le circuit imprimé ne semble pas avoir souffert de cet état. Le codeur rotatif mérite aussi d'être changé, il ne répond plus correctement. Et puis sinon, peut-être la mise en place du Méga Octet de SRAM sauvegardée afin 'd'installer' le RAM DISK, une option très intéressante. Pour l'instant je ne vois rien d'autre.
La construction de cette machine est
EXEMPLAIRE. Pas de circuits imprimés de bas de gamme comme dans le Korg T1 en cours de 'traitement' à l'atelier. Pas de circuits imprimés cassés, pas de fixations 'aléatoires', pas de rétro-éclairage en fin de vie etc etc... Une petite image de l'intérieur de l'exemplaire acquis:
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Construit dans les règles de l'art! |
Quelques sites très intéressants font état de cette machine :
deepsonic ou encore
polynominal.
Le Wiki sur l'histoire de
Generalmusic, entreprise déclarée en faillite en 2011. Avec l'immanquable '
reportage youtube' de
Matteo Montesi sur le site industriel de la marque, 2 ans après la cessation d'activité.
A suivre...
08 mars 2016 : j'ai effectué un démontage rapide de la partie 'basse' de ce synthé pour accéder à la carte mère dans le but de traiter dès que possible le 'problème' de la pile de sauvegarde.
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Jolie carte, mais les fils soudés en l'air font quand même un peu désordre. |
Il est assez aisé de constater le côté 'mousseux' sur les deux flancs de la pile. Mais à première vue, les dégâts ne semblent pas importants. Quelques fils soudés en l'air parsèment les deux faces de cette carte. Il s'agit vraisemblablement des différentes modifications rendues nécessaires par le passage à la version 'turbo'. Cela fait franchement désordre, même si les modifications semblent avoir été correctement réalisées puisque la machine fonctionne parfaitement. Il aurait été nécessaire de la part de GEM d'investir un peu de temps pour sortir une nouvelle version du circuit imprimé. J'imagine que le succès rencontré par le S3 n'a pas déclenché une réelle euphorie expansionniste chez les décideurs de l'époque : dommage.
En image, les deux flancs de la pile :
J'ai retiré cette pîle du circuit et nettoyé la zone contaminée par l'acide. La corrosion n'a pas été suffisante pour abîmer les liaisons du circuit imprimé ni les quelques soudures à proximité, même si les vias de l'emplacement de la pile n'existent plus. De toute façon, je souderai deux fils et externaliserai l'emplacement de la nouvelle pile de sauvegarde en dehors du circuit.
Je n'ai pour l'instant pas encore cherché les références des deux petits circuits intégrés à 8 pattes présents à côté de cette pile. Si ce n'est qu'un d'entre eux est estampillé Dallas (Maxim Integrated maintenant, depuis les mouvements de concentration de l'industrie du semi-conducteur observé depuis deux ans) et correspond à un circuit d'horloge typique du constructeur. Ce synthé possède l'heure temps réel. L'autre circuit 'semble' être une RAM statique de type série. C'est elle qui conserve les données utilisateur. Je n'ai pas trouvé de circuit de RAM statique standard en boitier DIP 22 ou 24 broches. Je ne peux donc pas y substituer une de mes
SRAM sauvegardée sans pile. Il me faudra nécessairement installer une pile ou batterie de substitution dans cet appareil, d'autant plus si les quatre circuits de SRAM simulant un disque RAM sont installés.
UPDATE 22 MAI 2016 :
La machine est remontée et en état de marche. Première modification, la pile interne de sauvegarde n'a évidemment pas été remplacée à l'identique. Afin d'éviter toute dégradations ultérieurs par d''éventuels problèmes de fuite d’électrolyte, j'ai carrément déporté la pile à l'extérieur de la carte mère. Pour cela j'ai tout simplement soudé deux fils d'alimentation à la place de l'ancienne pile de sauvegarde :
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La masse du quartz de l'horloge temps-réel fera un très bon point de masse. |
Puis j'ai collé à l'Araldite un support pour deux piles 1,5V rondes. Inutile de préciser que je n'ai pas installé sur ce support, de pile Alacalines qui, même si elles ne sont pas sensées délivrer un fort ampérage, ne procurent absolument aucune garantie en terme d'étanchéité du boitier. A titre indicatif, ne tentez pas d'utiliser de piles de marque Duracell pour ce type d'utilisation. L'étanchéité du boîtier de ces piles est la pire de toutes les piles que j'ai eu l'occasion de tester (Et oui, il ne s'agit pas de critique facile, j'ai effectué toute une série de tests avant d'en arriver à cette fâcheuse constatation, voir le sujet sur ce blog). J'ai donc placé des piles Lithium de marque Energizer, elles me garantiront un fonctionnement et une étanchéité sans faille pendant un bon nombre d'année, typiquement une dizaine :
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Voilà, il n'y aura plus de problème de sauvegarde SRAM sur cette machine! |
J'ai placé deux piles rondes de bonne capacité parce j'ai augmenté de manière significative le besoin en énergie de sauvegarde par l'installation de 4 RAM statiques de 512Ko (ALLIANCE MEMORY AS6C4008-55PCN IC, SRAM, 4MB, 5.5V, 512KX8, 32PDIP) pour un total de 2M mots de 16 bits qui serviront de RAMDISK :
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4 Mo de RAMDISK installés |
Deux sites intéressants sur cette machine et les modification possibles :
- http://retroactivesynth.com/index.php?page=jan-2013
- http://www.deepsonic.ch/deep/htm/gem_s3_turbo.php
J'ai aussi démonté et nettoyé le codeur sans fin du panneau de commande. Ce codeur se démonte très facilement (je parle du 'composant' lui-même) et se nettoie facilement à l'aide de cotons-tige par exemple. Au fil des années, la graisse finit pas se déposer sur les pistes en cuivre et à corrompre les contacts internes. 10mn d'intervention suffisent pour remettre ce codeur en parfait état de fonctionnement.
Impression : j'ai lu quelques commentaires faisant état d'un manque de présence de cette machine, et de sons pas nécessairement 'fantastiques'. Je trouve personnellement que les sonorités sont puissantes, parfois pas très bien définies cependant. Je soupçonnes le DSP réalisant les effets de ne pas être totalement à la hauteur de la tâche... En tout cas, je pense que la présence de convertisseurs AD1865 de chez Analog Device n'est pas étrangère à cette impression de puissance des sorties audio :
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Une construction que l'on aimerait bien rencontrer sur d'autres machines. N'est-ce pas Korg (ref. T1) ;-) |
En fait, ce que je trouve vraiment pas très agréable sur cette machine, c'est le revêtement des parties aluminium du boîtier. Avec le temps ce revêtement devient un peu collant et son état de surface se dégrade rendant un aspect de boitier pas très agréable. Mais bon, ce n'est que du détail. Pour le reste, et comme toute machine, elle a ses défauts et ses qualités. En tout cas, elle donne bien envie d'y poser les doigts et c'est bien la l'essentiel!
UPDATE 20/02/2018 Cette mise à jour concerne une 'erreur' d'analyse concernant la RAM statique de type série dont je fais état plus haut dans l'article. Je n'avais pas cherché plus avant les caractéristiques de ce circuit puisque, positionné près de la pile de sauvegarde, j'avais imaginé que cette RAM était sauvegardée au même titre que le circuit d'horloge.
Hors il semble que cela ne soit pas le cas. Ce petit circuit estampillé ST
93C46 est bien une mémoire, mais de type EEPROM. La pile de sauvegarde ne lui est donc pas nécessaire. Au passage, il semblerait donc que cette pile ne soit utilisée QUE pour le circuit d'horloge. Prendre autant de risque de fuite d'acide, juste pour fournir une heure temps réel même pas compatible an 2000 : hummmmm.
Et alors, cette approximation de ma part n'est pas bien grave! Absolument. Sauf que l'information est tout de même importante. Parce qu'il semble que ce circuit contient non seulement la configuration du système MIDI de la machine ainsi que la configuration des pédales connectées, mais aussi le type de modèle dans lequel est implanté la carte mère : S2; S2R ou S3. Je n'ai pas vérifié la chose mais il en est question dans ce thread :
https://www.sequencer.de/
Cela répond donc à la question que je me posais dans les commentaires de ce post, s'il n'y avait pas justement quelque chose sur la carte mère susceptible de différencier le hardware de la machine pour faire en sorte que le logiciel contenu dans les quatres EPROM de type 27C4001 affiche le bon type de machine au démarrage. C'est le cas, et c'est cette EEPROM ST93C46 qui contient les informations nécessaires. Donc les fichiers binaires correspondant au S2 Turbo que je possède doivent aussi fonctionner sur un S2R et un S3, muni ou pas pour le S3, de la carte d'extension (ce dernier point serait encore à vérifier, mais la carte d'extension semble ne fournir 'que' quatre supports pour ajout de RAM d'échantillons. Le modèle en ma possession ne possédait pas ces RAM et fonctionnait cependant tout à fait correctement. L'ajout des RAM n'a rien changé.
Merci à
georges-emmanuel pour m'avoir indiqué cette information très intéressante.