vendredi 25 mars 2016

SynthFest 2016 : c'est parti! ........ et c'est fini.

Comme prévu, l'édition 2016 a démarré ce vendredi.

Quelques photos du vendredi après-midi :

une partie du coin des Vintages...

Des Doepfer.

Un mini et un JP8 en vrai. Sans doute la propriété d'un Frogien. Il me semble avoir vu un commentaire à ce sujet sur Anafrog...

Un Frogien bien connu, pas vintage, en plein réglage de sa machine.

Les néos : oui oui il est bien là, et on peut y mettre les mains!

Une partie de la famille Korg.

Une partie de la tribu Smith, ici l'OB-6. Non Dave, pas ces gros switchs là, tu le sais pourtant...

Frédérick Rousseau en pleine démo des tools de l'Ircam. Bon, il y a du gadget, mais surtout des outils tout simplement bluffants!

Mention spéciale pour Benoit Bouchez : du hard et du soft comme je l'aime....
Deux types de produits pour Benoit Bouchez. Un émulateur de DSS1 sur le Pad. Je savais que ce DSS1 possède quelque chose de spécial, je ne suis pas le seul! J'ai équipé le mien avec le kit d'extension acheté chez Straylight Engineering et développé par Tom Virostek. Une occasion d'avoir des nouvelles de Tom par l'intermédiaire de Benoit. Le monde est... pas très grand, en fait!

L'autre type de produits présentés par Benoit Bouchez sont des modules basés sur la liaison MIDI éthernet et protocole RtMIDI, dont une 'espèce' de plugin hard, capable de s'interfacer directement comme un plugin soft dans un logiciel, grâce justement à la liaison éthernet. La sortie audio du Pad est envoyée directement dans le module externe qui possède un ou des DSP sous les ordres direct du logiciel grâce à la liaison rapide éthernet. Le traitement du protocole RtMIDI dans les modules est confié à des processeurs Xmos. Ces processeurs sont assez 'exhotiques' mais bien adaptés au traitement temps réel à fortes contraintes temporelles. Ces processeurs sont donnus pour être particulièrement intéressants dans le décodage de multiples canaux SPDIF.

En ce qui me concerne, je suis très intéressé par cette évolution de la liaison MIDI. Le standard DIN et protocole (ou plutôt absence de protocole) point à point est insupportable pour moi depuis au moins... 6 mois après sa sortie sur les machines!

Je m'étais intéressé au protocole CoperLan il y a deux ans, à l'occasion de la première édition de la SynthFest, mais sans être réellement en mesure de donner suite au sujet. Kissbox propose un produit OEM à intégrer. Je serais bien tenté d'essayer ce module dans un synthé :

En 'direct' du site Kissbox.
Il est pas 'bieau' ce synthé, comme on dit dans le Nord ;-)

A suivre...

Quelques photos du dimanche matin :

Sur scène, un ARP 2500, quand même...


Le coin des 'Vintage' avec quelques changements par rapport au vendredi. Le moog n'est pas vraiment vintage, mais bon...
Par contre la machine de droite avec toutes les traductions collées sur la face avant est un pure vintage, made in URSS, le Formanta Polyvoks :

http://www.vintagesynth.com/misc/polivoks.php

Les néos : une démonstration du MaxiBrute. Je ne suis pas fan, mais chacun ses goûts! Quoi qu'il en soit, il s'agit d'une belle réalisation de lutherie électronique.

Les néos, toujours : Yamaha était présent avec son 'Montage' et les Reface. L'état de l'art de l'électronique nippone. Je ne suis pas fan non plus de ce type de machines qui font 'plein de choses' avec quelques boutons, même si ceux-ci sont éclairées et aidés dun afficheur graphique couleur qui me semble tactile.
Démo du Caïman par Stephen INGRAND.
Et pour finir, j'ai eu le bonheur d'assister à une petite démo. du synthétiseur de Stephen Ingrand, le Caïman. Filtres clônés de célèbres ancêtres au programme mais... commande de certains paramètres par MIDI. Et la, ça change tout. Quant au son, hum, comme les vrais! Malgré la petite tailles des haut-parleurs utilisés, les graves et les harmoniques étaient bien présents. Du travail artisanal absolument superbe et un résultat très intéressant. N'hésitez pas à visiter son site : http://neoretro.jimdo.com.

Le petit mot de conclusion : je n'avais pas assisté à l'édition de l'année dernière, mais j'ai pu constater avec grand plaisir que l'esprit de la manifestation que j'avais apprécié lors de la première édition de 2014 était toujours présent. Convivialité, proximité avec les créateurs, les fabricants, les artistes, les exposants, les pros, les moins pros etc etc...

Le fond de la salle du 'dix' : de quoi y passer la journée!
Un grand merci à l'association Patch Work Music  pour l'organisation de cette manifestation.

A l'année prochaine avec, j'espère, encore plus de créations à admirer.

mercredi 23 mars 2016

KEBU

Un p'tit gars des pays du Nord qui fait des choses bien sympas avec du matériel en majorité vintage. Et pourtant ça sonne bien actuel...


Je me suis dit que cela pourrait être 'cool' de sponsoriser ce musicien. Alors je me suis acheté le vinyle qui va bien. Reçu directement de Finlande :


Contenant le dernier 33 de ce Monsieur :


Contenant la pochette de l'objet :

Côté pile.
Côté face.
J'aime vraiment bien ce style de pochette qui me rappelle de très bon souvenirs. Le côté face donnerait presque à penser à une publicité de l'époque pour les machines Sequential Circuits :


Comme dirait Dave, ça sent bon la vieille électronique chaude tout ça!

ROLAND MKS30 à l'atelier. Une voix manquante : dépannée.

Décidément, grosse activité en ce moment autour des synthétiseurs. Il vient de m'arriver un MKS30 pour dépannage :



A priori rien de grave, une voix reste muette. La machine a du vécu. Pleine de poussière, la face avant présente pas mal de traces d'utilisation et aussi quelques traces de contacts sans doute un peu plus viriles'.
Cependant à l'allumage, tout se passe comme attendu. Si ce n'est qu'au test des 6 voix, effectivement une d'entre elles ne génère pas de son. Un démontage rapide permet de prendre connaissance de l'état de santé réel de l'appareil :


Mis à part une certaine densité de poussière, les cartes électroniques semblent en bon état. Je n'avais jamais eu l'occasion d'apprécier l'architecture du MKS30 avant ce démontage. Il est vrai que l'assemblage des différentes fonctions ressemble assez fortement à ce que l'on peut trouver dans un JX3P, mis à part les circuits VCA/VCF empruntés au Juno 106, avec le même problème de fonctionnement. D'ailleurs ces circuits spécialisés ont déjà subi l'opération de 'déshabillage' consistant à dissoudre la résine époxy d'origine :


pour obtenir le même circuit nu, débarrassé de cette résine qui devient conductrice avec le temps, comme on peut le constater sur ce MKS30 :

Les 80017A sont les deux circuits verticaux sur la photo.
Cette opération de décapage n'est cependant pas aisée à réaliser et parfois le circuit peut ne pas fonctionner après l'opération. Soit parce que c'est l'opération de décapage elle-même qui a posé problème, soit parce que le circuit présentait un vrai problème électronique qui n'a donc pas pu être résolu.

Après les premiers tests habituels effectués à l'oscilloscope, la conclusion provisoire était qu'il s'agissait vraisemblablement du premier circuit qui ne fonctionnait plus, celui du bas de la photo précédente. Le signal en provenance du DCO arrive bien sur la patte 1 du VCA/VCF, mais rien n'en sort par la borne 10 malgré la commande de la patte 11.

La partie du schéma concernée par le problème.
Une petite vérification directement sur la machine permet de confirmer définitivement l'emplacement du problème. Pour cela il suffit d'appuyer simultanément sur les touches MIDI et Dynamics pour voir apparaître une barre verticale sur l'afficheur indiquant la voix joué. Il est aussi possible de faire jouer une voix particulière directement depuis le panneau de commande du MKS30 en appuyant simultanément sur la touche MIDI et un des boutons 1 à 8.

L'affichage en mode 'affichage' de la voix jouée.

Je ne vais pas 'perdre' mon temps à tenter de découvrir la raison du dysfonctionnement de ce circuit VCA/VCF mais vais le remplacer par une version neuve fabriquée par Analogue Renaissance :

Version II du circuit.

Les circuits recréés par Analogue Renaissance ont très bonne réputation. Il suffira de recalibrer la voix concernée pour définitivement résoudre le problème.

En effectuant des recherches Internet sur le MKS30 j'ai trouvé des sites intéressants concernant le dépannage de la machine, mais aussi certaines modifications et upgrades potentiellement intéressantes.


Au 23 mars 2016 : En attente du circuit commandé chez Analogue Renaissance...

01 avril 2016 : dépannage effectué.

J'ai reçu le circuit compatible AR80017A de chez Analogue Renaissance.
Et pendant que le fer à souder chauffait, j'en ai profité pour nettoyer le travail de la personne ayant dessoudé précédemment ces circuits. Pour éviter de mauvaises surprises dans le temps, il est quand même préférable d'aller au bout de la démarche :

Ca fait quand même désordre ces résidus de soudure!
Ôter le circuit que j'avais déterminé comme défectueux n'a pas été une mince affaire. L'intervenant précédent avait placé de la soudure sur les deux faces du circuit imprimé. De plus le circuit ayant déjà été dessoudé, les pattes n'étaient plus droites et donc difficiles à sortir des trous métallisés de la carte du MKS. Au bout 'd'un certain temps', je suis quand même parvenu à mes fins sans avoir détérioré le circuit du synthé. C'était quand même le but principal :

Avec une patte du circuit original... à la traine....
Mettre le nouveau circuit n'est pas très compliqué mais impose quand même d'agrandir légèrement les trous initiaux du circuit imprimé parce que les pattes du circuit n'ont pas du tout le même profil que sur les circuits d'origine. Mais une fois fait, cela donne ceci :

Simple à faire.
Et enfin la carte du synthétiseur remise en place dans son châssis :

On voit mieux le nouveau circuit sur cette photo prise lors d'une fin de journée ensoleillée!
Les premiers tests se sont bien évidement avérés concluants. Il va quand même me falloir régler ce nouveau circuit à l'aide des quatre potentiomètres prévus à cet effet parce qu'il 'sonne' de façon un peu plus brillante que les autres. Je pense qu'il faudra ajuster le VCF. Mais pour l'heure, c'est week-end. Ce petit réglage attendra bien la semaine prochaine.... Voilà, c'est fait. Quelques secondes seulement ont été nécessaires pour parfaire les réglages de la machine, qui n'attend plus maintenant que la venue de son propriétaire...

Merci à Allaert Jeroen de Gent pour son travail autour de ces circuits. Le dépannage de cette machine et du Juno 106 s'en trouve grandement facilité.

Une petite réflexion, comme ça : je me demande du coup s'il ne serait pas possible de cloner ce type de machine. Je trouve qu'elle sonne plutôt bien, avec un bon grain analogique. Et la disponibilité de modules VCF/VCA permet de faciliter la conception. Et puis le processeur de type 8051 est assez facile à travailler.
Ami lecteur, si tu as une opinion sur le sujet, n'hésite pas à m'en faire part ;-)

29 Septembre 2016 : Réflexion à propos des modules VCF du style de ceux qui équipent ce MKS30 et autres Juno 106 (les 80017A de Roland).

Quelques semaines après avoir changé le module défectueux de ce MKS30, un autre module a du être remplacé. Et en fait, je pense qu'à terme IL FAUDRA TOUS LES REMPLACER!

J'ai lu à plusieurs endroits sur le net que la raison du dysfonctionnement de ces modules provient du revêtement dans lequel ils sont noyés. Je pense que cela n'est pas la bonne raison. Ce revêtement 'deviendrait' conducteur avec le temps : à mon avis, non.

Je pense plus à un problème de soudure. Les composants sont en effet placés sur un support qui n'est pas de l’époxy, mais de la céramique. De ce fait, la conductibilité du matériaux n'est pas identique. Je pense que la céramique dissipe plus facilement la température et que donc la soudure se refroidit TROP RAPIDEMENT, ce qui a pour effet de la rendre dès le départ relativement poreuse. Le processus de dégradation normal de la soudure ne commence pas dès la soudure effectuée mais se poursuit en partant d'un état déjà bien dégradé. C'est ce problème que j'ai déjà rencontré sur la carte de contrôle du cabestan du magnétophone TEAC V-7010. Le dépannage de cette machine m'a demandé des... années, en fait, parce que je ne voyais absolument rien de flagrant et que le type de panne généré ne me permettait pas d'identifier le problème. Le problème ne faisait que se dégrader dans le temps, ce qui me faisait systématiquement penser à un condensateur. Et bien non, la dégradation d'une soudure peut générer le même type de problème.

Hors donc, une voie qui disparait progressivement de votre Juno 106 ou de votre MKS30? Changez le module 80017A, et tant qu'à intervenir dans la machine, changez-les tous, c'est un conseil!

vendredi 18 mars 2016

mercredi 2 mars 2016

EMULATOR à l'atelier.

Pour bien commencer le mois de mars, la réception d'un Emulator. Oui, celui d'origine, la première version :

http://www.matrixsynth.com
Cette machine possède le n° de série 151. Sur 500 machines construites, c'est plutôt un bon score ;-) Elle m'a été fournie (je ferai l'impasse sur les conditions) par Claude, ici en plein test de mise en fonction 'à la va vite' dans l'espace détente de l'atelier :

Vrai : cet emulator fonctionne!
Avant d'en arriver la, il a cependant été nécessaire d'ouvrir la 'bestiole' et de 'chatouiller' un certain nombre de connecteurs pour que la procédure de chargement de l'OS se déroule correctement :

La techno. numérique de l'époque!!!
L'Emulator est animé par un système à processeur Z80. Pour une machine développée fin des années 1970 puisqu'elle est sortie en 81, c'est carrément de la très haute technologie de l'époque. A titre d'information, le Z80 est sorti en 1976.

Cette version d'Emulator est donc une version 8 voies, équipée d'une interface MIDI, rajoutée bien évidemment plus tard, elle aussi basée sur un processeur Z80. Ce qui n'est pas étonnant parce que cette carte MIDI doit émuler un appui sur les touches du clavier, donc d'un point de vue électronique, générer le système de multiplexage de gestion des touches avec mise en contact de la bonne rangée avec la bonne colonne en fonction de la, ou des codes de touches reçus par la liaison MIDI. Cela demande des ressources matérielles et les microcontrôleurs n'existaient pas à l'époque. Cette carte est aussi de la belle ouvrage :

La carte d'interface MIDI.
Quel travail y a-t-il à effectuer sur cette machine. Pas grand chose de fondamental en fait puisqu'elle fonctionne. Il y à quand même un (très) gros nettoyage à effectuer!

Et puis quelques minutes après sa mise en fonction, un joli nuage de fumée blanche et âcre est apparu. J'ai de suite pensé à des condensateurs dans la difficulté. Après investigations, et n'ayant rien pu déterminer de particulier, j'ai pensé qu'il s'agissait en fait d'une des diodes de redressement qui avait eu un coup de chaud. En bien non, ma première impression était la bonne. En démontant le bloc d'alimentation, j'ai pu constater quelques traces noires derrière la face avant de la machine :

Hum, des condensateurs ont fumé en haut à gauche de l'image.
Il faudra de toute façon tout démonter car la carcasse à subit quelques chutes, ou chocs, qui ont plié la tôle par endroits. Sur le côté gauche, sans conséquence pour l'électronique, et au niveau du radiateur de la face arrière. Sans grande conséquence non plus. Mais il faudra détordre ces endroits.
 
Puis, changer les composants qui ont posé problème. Bref, un travail de restauration de longue halène, mais qui pourra se faire tranquillement, étape par étape. J'en profiterai aussi pour tenter la mise à niveau du lecteur de disquette par une version HxC puisque j'ai constaté sur le Web que l'opération a été réussie sur cette machine.

Parce qu'un tel instrument vaut absolument d'être conservé en état de marche, c'est du patrimoine!

Après tout, tout instrument de musique, quel qu'il soit, n'est pas à dédaigner :


Update 06 juillet 2016 : une autre 'machine' à musique originale...


A suivre....

08 mars 2016 :  Pour remettre cette machine en état, Il faut bien commencer par un bout! comme souvent dans ce cas, j'attaque le sujet par l'alimentation. Celle de cet Emulator semble totalement fonctionnelle. Cependant en considérant l'âge de la machine, j'ai décidé de vérifier la valeur résiduelle des capacités de filtrage, de changer les petits condensateurs qui semblent être des tantales du même type que ceux qui ont fumé dans la partie analogique de cet Emu, et de remplacer la graisse compound qui à tendance à sécher avec le temps.

En cours de démontage.

Une fois remontée.
Non sans avoir extrait auparavant le 'reste' de vis cassée du radiateur :


Puis je me suis attaqué aux cartes de conversion numérique vers analogique. Elles sont au nombre de deux, ce qui nous donne bien les 8 voies, étant donné que chaque carte est en mesure de traiter 4 voies de conversion. Pour l'instant, et après les tests audio, je ne pense pas qu'il faille y intervenir, si ce n'est les nettoyer car elles sont assez sales, nimbées par endroit de poussière jaunie, certainement par une 'proximité tabagique' assez soutenue.

L'époque glorieuse d'AMD!
Le principe de fonctionnement de cette carte est assez simple. Une batterie de circuits logiques (les trois rangées de composant du bas), gèrent la présentation des 8 bits de données en provenance de la carte CPU à destination des 4 gros composants du haut de la carte. Ces quatre gros circuits sont des mémoires statiques de type FIFO qui servent à enregistrer temporairement quelques octets de donnée qui seront présentés de façon automatique, sans l'aide du processeur donc, vers les 4 circuits de conversion numérique/analogique de la première rangée de composants du haut de la carte. Ces quatre circuits de conversion sont des circuits non-linéaires simulant plus de bits à partir des huit d'origine.

A titre d'information, ces convertisseurs étaient utilisés à l'origine dans les premiers commutateurs téléphoniques centraux, à l'heure ou le transport de la phonie fût remplacé par le transport d'informations numériques, plus faciles à router dans des circuits logiques. A noter aussi que ce sont ces même types de circuits qui ont été utilisés dans nombre d'échantillonneurs de la fin des années 80, mais en version 12 bits simulant du 'pseudo' 16 bits, dans l'Emulator II ou les machines de chez Sequential Circuit, et bien d'autres...

De nouveau pimpantes ces cartes....
En démontant ces cartes, j'ai découvert une patte cassée sur un des connecteurs des nombreux câbles de liaison qui 'tapissent' la partie numérique de cet Emu. Il faudra remplacer ce connecteur. D'autre part il est évident que cet échantillonneur à subi au moins deux chocs. Un sur son flanc gauche, qui a tordu la caisse mais sans avoir causé trop de dégâts, et un autre sur la partie arrière, au niveau du radiateur. Ça qui a eu pour effet la aussi de tordre une partie de la caisse, de casser une vis de fixation du radiateur, et d'en tordre 'méchamment' une autre :


C'est le problème avec ce type de matériel lourd, encombrant et susceptible de bouger. La chute n'est jamais très loin...

vendredi 26 février 2016

GEM S2 Turbo, nouvel arrivant à l'atelier...

Une occasion assez rare : un GEM S2 turbo en excellent état. Je viens de récupérer ce synthétiseur chez Pierre-Yves du côté d'Angers pour 200€, un prix moyen pour une telle machine, mais largement justifié par son état fonctionnel :

http://www.vintagesynth.com
Les premières investigations ont montré que la machine méritait un démontage total afin d'effectuer un dépoussiérage en règle. 25 ans d'utilisation laisse des traces. En n'ayant pour l'instant démonté que le couvercle, j'ai pu apercevoir la pile de sauvegarde des données en RAM. Elle est effectivement hors d'usage et 'mousseuse', ce qui indique un début de fuite d'électrolyte, mais le circuit imprimé ne semble pas avoir souffert de cet état. Le codeur rotatif mérite aussi d'être changé, il ne répond plus correctement. Et puis sinon, peut-être la mise en place du Méga Octet de SRAM sauvegardée afin 'd'installer' le RAM DISK, une option très intéressante. Pour l'instant je ne vois rien d'autre.

La construction de cette machine est EXEMPLAIRE. Pas de circuits imprimés de bas de gamme comme dans le Korg T1 en cours de 'traitement' à l'atelier. Pas de circuits imprimés cassés, pas de fixations 'aléatoires', pas de rétro-éclairage en fin de vie etc etc... Une petite image de l'intérieur de l'exemplaire acquis:

Construit dans les règles de l'art!
Quelques sites très intéressants font état de cette machine : deepsonic ou encore polynominal
Le Wiki sur l'histoire de Generalmusic, entreprise déclarée en faillite en 2011. Avec l'immanquable 'reportage youtube' de Matteo Montesi sur le site industriel de la marque, 2 ans après la cessation d'activité.

A suivre...

08 mars 2016 : j'ai effectué un démontage rapide de la partie 'basse' de ce synthé pour accéder à la carte mère dans le but de traiter dès que possible le 'problème' de la pile de sauvegarde.

Jolie carte, mais les fils soudés en l'air font quand même un peu désordre.

Il est assez aisé de constater le côté 'mousseux' sur les deux flancs de la pile. Mais à première vue, les dégâts ne semblent pas importants. Quelques fils soudés en l'air parsèment les deux faces de cette carte. Il s'agit vraisemblablement des différentes modifications rendues nécessaires par le passage à la version 'turbo'. Cela fait franchement désordre, même si les modifications semblent avoir été correctement réalisées puisque la machine fonctionne parfaitement. Il aurait été nécessaire de la part de GEM d'investir un peu de temps pour sortir une nouvelle version du circuit imprimé. J'imagine que le succès rencontré par le S3 n'a pas déclenché une réelle euphorie expansionniste chez les décideurs de l'époque : dommage.

En image, les deux flancs de la pile :



J'ai retiré cette pîle du circuit et nettoyé la zone contaminée par l'acide. La corrosion n'a pas été suffisante pour abîmer les liaisons du circuit imprimé ni les quelques soudures à proximité, même si les vias de l'emplacement de la pile n'existent plus. De toute façon, je souderai deux fils et externaliserai l'emplacement de la nouvelle pile de sauvegarde en dehors du circuit.

Je n'ai pour l'instant pas encore cherché les références des deux petits circuits intégrés à 8 pattes présents à côté de cette pile. Si ce n'est qu'un d'entre eux est estampillé Dallas (Maxim Integrated maintenant, depuis les mouvements de concentration de l'industrie du semi-conducteur observé depuis deux ans) et correspond à un circuit d'horloge typique du constructeur. Ce synthé possède l'heure temps réel. L'autre circuit 'semble' être une RAM statique de type série. C'est elle qui conserve les données utilisateur. Je n'ai pas trouvé de circuit de RAM statique standard en boitier DIP 22 ou 24 broches. Je ne peux donc pas y substituer une de mes SRAM sauvegardée sans pile. Il me faudra nécessairement installer une pile ou batterie de substitution dans cet appareil, d'autant plus si les quatre circuits de SRAM simulant un disque RAM sont installés.

UPDATE 22 MAI 2016 :

La machine est remontée et en état de marche. Première modification, la pile interne de sauvegarde n'a évidemment pas été remplacée à l'identique. Afin d'éviter toute dégradations ultérieurs par d''éventuels problèmes de fuite d’électrolyte, j'ai carrément déporté la pile à l'extérieur de la carte mère. Pour cela j'ai tout simplement soudé deux fils d'alimentation à la place de l'ancienne pile de sauvegarde :

La masse du quartz de l'horloge temps-réel fera un très bon point de masse.
Puis j'ai collé à l'Araldite un support pour deux piles 1,5V rondes. Inutile de préciser que je n'ai pas installé sur ce support, de pile Alacalines qui, même si elles ne sont pas sensées délivrer un fort ampérage, ne procurent absolument aucune garantie en terme d'étanchéité du boitier. A titre indicatif, ne tentez pas d'utiliser de piles de marque Duracell pour ce type d'utilisation. L'étanchéité du boîtier de ces piles est la pire de toutes les piles que j'ai eu l'occasion de tester (Et oui, il ne s'agit pas de critique facile, j'ai effectué toute une série de tests avant d'en arriver à cette fâcheuse constatation, voir le sujet sur ce blog). J'ai donc placé des piles Lithium de marque Energizer, elles me garantiront un fonctionnement et une étanchéité sans faille pendant un bon nombre d'année, typiquement une dizaine :

Voilà, il n'y aura plus de problème de sauvegarde SRAM sur cette machine!
J'ai placé deux piles rondes de bonne capacité parce j'ai augmenté de manière significative le besoin en énergie de sauvegarde par l'installation de 4 RAM statiques de 512Ko (ALLIANCE MEMORY  AS6C4008-55PCN  IC, SRAM, 4MB, 5.5V, 512KX8, 32PDIP) pour un total de 2M mots de 16 bits qui serviront de RAMDISK :

4 Mo de RAMDISK installés

Deux sites intéressants sur cette machine et les modification possibles :
  • http://retroactivesynth.com/index.php?page=jan-2013
  • http://www.deepsonic.ch/deep/htm/gem_s3_turbo.php
J'ai aussi démonté et nettoyé le codeur sans fin du panneau de commande. Ce codeur se démonte très facilement (je parle du 'composant' lui-même) et se nettoie facilement à l'aide de cotons-tige par exemple. Au fil des années, la graisse finit pas se déposer sur les pistes en cuivre et à corrompre les contacts internes. 10mn d'intervention suffisent pour remettre ce codeur en parfait état de fonctionnement.

Impression : j'ai lu quelques commentaires faisant état d'un manque de présence de cette machine, et de sons pas nécessairement 'fantastiques'. Je trouve personnellement que les sonorités sont puissantes, parfois pas très bien définies cependant. Je soupçonnes le DSP réalisant les effets de ne pas être totalement à la hauteur de la tâche... En tout cas, je pense que la présence de convertisseurs AD1865 de chez Analog Device n'est pas étrangère à cette impression de puissance des sorties audio :

Une construction que l'on aimerait bien rencontrer sur d'autres machines. N'est-ce pas Korg (ref. T1) ;-)

En fait, ce que je trouve vraiment pas très agréable sur cette machine, c'est le revêtement des parties aluminium du boîtier. Avec le temps ce revêtement devient un peu collant et son état de surface se dégrade rendant un aspect de boitier pas très agréable. Mais bon, ce n'est que du détail. Pour le reste, et comme toute machine, elle a ses défauts et ses qualités. En tout cas, elle donne bien envie d'y poser les doigts et c'est bien la l'essentiel!

UPDATE 20/02/2018 Cette mise à jour concerne une 'erreur' d'analyse concernant la RAM statique de type série dont je fais état plus haut dans l'article. Je n'avais pas cherché plus avant les caractéristiques de ce circuit puisque, positionné près de la pile de sauvegarde, j'avais imaginé que cette RAM était sauvegardée au même titre que le circuit d'horloge.

Hors il semble que cela ne soit pas le cas. Ce petit circuit estampillé ST93C46 est bien une mémoire, mais de type EEPROM. La pile de sauvegarde ne lui est donc pas nécessaire. Au passage, il semblerait donc que cette pile ne soit utilisée QUE pour le circuit d'horloge. Prendre autant de risque de fuite d'acide, juste pour fournir une heure temps réel même pas compatible an 2000 : hummmmm.

Et alors, cette approximation de ma part  n'est pas bien grave! Absolument. Sauf que l'information est tout de même importante. Parce qu'il semble que ce circuit contient non seulement la configuration du système MIDI de la machine ainsi que la configuration des pédales connectées, mais aussi le type de modèle dans lequel est implanté la carte mère : S2; S2R ou S3. Je n'ai pas vérifié la chose mais il en est question dans ce thread : https://www.sequencer.de/

Cela répond donc à la question que je me posais dans les commentaires de ce post, s'il n'y avait pas justement quelque chose sur la carte mère susceptible de différencier le hardware de la machine pour faire en sorte que le logiciel contenu dans les quatres EPROM de type 27C4001 affiche le bon type de machine au démarrage. C'est le cas, et c'est cette EEPROM ST93C46 qui contient les informations nécessaires. Donc les fichiers binaires correspondant au S2 Turbo que je possède doivent aussi fonctionner sur un S2R et un S3, muni ou pas pour le S3, de la carte d'extension (ce dernier point serait encore à vérifier, mais la carte d'extension semble ne fournir 'que' quatre supports pour ajout de RAM d'échantillons. Le modèle en ma possession ne possédait pas ces RAM et fonctionnait cependant tout à fait correctement. L'ajout des RAM n'a rien changé.

Merci à georges-emmanuel pour m'avoir indiqué cette information très intéressante.