jeudi 5 mars 2020

Finalisation de dépannages.

Ouf, j'en vois le bout. Ces six derniers mois, j'ai du m'occuper de plusieurs appareils dont une majorité de la marque EMU dont des SP12, Drumulators et EIII. Et encore, j'ai un EMU1 à tenter de dépanner mais dont la carte mère semble poser de vraiment gros problèmes.

Ce qui clos la famille EMU est donc la dernière Drumulator que j'ai reçu pour 'expertise' :


Cette machine ne fonctionnait plus du tout. Le système plantait lamentablement lors de l'appui sur certaines touches et la chaîne de traitement audio présentait un nombre de sorties inopérantes, mais je n'ai pu m'en rendre compte qu'après avoir dépanné la partie logique.

Un composant logique défectueux envoyait donc 'balader' le processeur n'importe ou dans son programme avec au final le plantage systématique du système. En gros le décodage d'adresse ne fonctionnait plus correctement. J'ai donc remplacé le composant et ai implémenté à la demande du propriétaire de la machine, les deux extensions qui permettent d'en améliorer le comportement et les fonctionnalités. Tout d'abord, la carte de sélection de deux banques de sons :


Cette carte permet de monter deux kits complets de sons que l'on peut sélectionner par un simple switch placé en face arrière de la machine. Les quatre ROMs d'origine sont en fait concaténées en une seule, ce qui permet de proposer un kit complet par ROM.

Ensuite, la carte 'mémoire' :


Cette extension permet plusieurs choses. Tout d'abord elle remplace la ROM d'origine par une double ROM permettant la sélection soit d'un OS d'origine EMU, soit d'un OS de type Digidrums utilisé avec un kit Digidrums. Pour rappel, les kits Digidrums proposent des formes d'ondes dont les durées ne correspondent pas à celles d'origine. Or, le point de début et la durée de chaque sons sont inscrits dans la ROM programme. Chaque Kit Digidrums est donc composé d'un kit de sons PLUS une ROM OS. Cette carte permet aussi le basculement automatique du bon kit en fonction du type d'OS sélectionné.

De plus cette carte propose deux banques de RAM, elles aussi sélectionnables par l'intermédiaire d'un switch à placer en face arrière. Le système de sauvegarde par pile est remplacé par la mise en place d'une simple pile CR2032 sur support, bien plus facile à remplacer que la solution d'origine.
Une entrée MIDI est aussi implémentée, rendant le 'bidouillage' habituel inutile. Enfin, le système de protection de la mémoire SRAM a été amélioré. Cette dernière fonctionnalité requiert cependant la mise en place d'une liaison sur la carte de la Drumulator, rien de bien sorcier à réaliser :

La modification de la carte : ajout du fil 'noir'.
Et... une fois ces modifications réalisées, je me suis rendu compte qu'une bonne moitié des sorties ne fonctionnaient plus. En fait, et pour une raison que je ne saurais m'expliquer, une partie des composants analogiques étaient défectueux. Les tensions fournies par les régulateurs étaient pourtant correctes. J'ai donc remplacé ces circuits que j'ai placé sur supports :


Une fois toutes ces modifications effectuées, la machine démarre et se comporte normalement.

Avec le recul et les Drumulators que j'ai pu dépanner, je pourrais considérer que ce qui manque à ma carte 'mémoire' est l'implémentation d'un petit circuit de Reset parce que le système de démarrage mis en place par EMU présente parfois des dysfonctionnements dont je n'ai jamais réussi à déterminer les raisons mais que j'ai réussi à contourner de façon fiable.

Et pour rester dans le domaine des boîtes à rythmes, je termine donc ma série de dépannage des six derniers mois par une TR707 :


Le symptôme était somme toute assez simple : plus de sorties audio.
La raison est, elle aussi assez simple, les circuits analogiques de sortie ne sont plus alimentés par l'alimentation négative de -10V.

Après, la raison pour laquelle la génération du -10V ne fonctionnait plus reste assez obscure. Je n'ai pas vraiment pu tester le transformateur présent dans cette alimentation parce que lorsque je l'ai dessoudé, une patte principale est tombée sur le plan de travail. Les composants générant cette tension négative de -10V ayant déjà été dessoudés et ressoudés avant que la machine me soit confiée.


Le système de génération du -10V d'origine est assez simple. Une patte d'un circuit logique estampillé Roland fournit une forme d'onde carrée à la paire de transistors Q1 et Q2 qui eux, alimentent le transformateur T1 fournissant en sortie une tension négative dont la valeur est régulées automatiquement à -10V grâce à la diode Zener D3 qui 'coupe' la base de Q1 en cas de dépassement, ne permettant donc plus au signal de commande en provenance du circuit logique de commander le transformateur. Solution simple et efficace. Mais, le type de transformateur utilisé ne se trouve évidemment plus.

La solution choisie à donc consisté à utiliser un module préfabriqué permettant de générer la tension voulue et à l'implémenter sur la carte de la machine :

Attente du durcissement de la colle.
Une fois cette modification réalisée et testée, la machine ne fonctionnait toujours pas. Les dépannages qu'elle avait subi avaient détérioré une partie des liaisons entre les deux cartes. Dans un premier temps j'ai donc placé des connecteurs à la place des fils directement soudés sur une des cartes et ai placé de longues liaisons pour effectuer les tests plus facilement :


Une fois les tests effectués, j'ai remplacé ces liaisons par des nappes plus adaptées, que j'ai du compléter par un fil unique parce que l'on ne possède jamais les câbles à la longueur ou au nombre de conducteurs désirés, c'est la règle ;-)


Après avoir retravaillé quelques soudures précédemment refaites de façon très artisanale, la machine a pu être remontée dans un état totalement fonctionnel!

Connexions détériorées.

Soudure artisanales...
Et au final, toutes ces machines en panne pour finalement, que quelques composants défectueux. Voici les dernier 'soldats' morts au champ de bataille ces dernières semaines :


Il est toujours 'intéressant' de constater que dans la très grande majorité des cas, les machines que je reçois ont été 'travaillées' précédemment par des personnes ne possédant pas nécessairement les compétences requises. Le résultat est qu'il faut bien souvent traiter les problèmes engendrés par les interventions précédentes en plus des problèmes 'réels'. Ce qui complique parfois singulièrement le travail de dépannage puisque les 'traces' de l'enchaînement du dysfonctionnement originel ne sont plus visibles, ou pire, polluées par d'autres traces réalisées au fil des tentatives de dépannage.

Mais bon, c'est aussi ce qui rajoute de l'intérêt à la chose!


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