jeudi 12 mars 2015

IoT, ou Internet of Things. L'Internet des Objets...

L'Internet des Objets n'existera pas! Faut-il écrire ce genre de chose? En tout cas je le pense. Vouloir offrir une connectivité Internet à absolument tout appareil électronique est stupide à bien des égards :

  • Simplement la plupart du temps inutile.
  • Complexification a outrance de l'environnement de vie quotidienne.
  • Multiplication des possibilités de défaillances globales.
  • Incompétence des installateurs.
  • Dépendance face aux objets.
  • Prix des systèmes.
  • Consommations inutiles en ressource non renouvelables.
  • etc etc...

Sans compter que : est-il plus absurde de considérer que pour se simplifier la vie, moins il y a de systèmes complexes plus c'est simple, ou alors que plus cela dysfonctionne plus il faut rajouter de couches pour en permettre le contrôle?

Deux visions s'affrontent. Celle de l'utilisateur qui cherche un système fiable et peu complexe, à prix étudié...

Ah, la beauté du concept!

...à celle du monde économique qui cherche a 'refourguer' au Vulgus sa pseudo haute technologie au prix le plus stratosphérique possible.

https://www.semiwiki.com.
Le monde économique de l'électronique, 'en vrai',  c'est quoi?

Cela commence par des fabricants de composants qui, à l'instar de ce que fût ZigBee, cherchent en permanence à investir de nouveaux marchés en créant, si nécessaire, de nouveaux besoins et les composants permettant d'y répondre.

Puis, ces composants sont utilisés par des 'start-up' censées nous montrer la voie de ce qu'est le futur intelligent, à coup de thermostats hypers connectés, hypers intelligents et hypers inutiles dont le seul modèle économique se concentre sur la 'récupération' de vos habitudes quotidiennes et l'exploitation commerciale de ces informations. J'oubliais l'aspect 'Apple' du sujet : beau, inutile, fort cher, donc indispensable :

Côté design : rien à dire!
Et les questions qui fâchent :
  • Est-il pertinent d'équiper de petits systèmes, sensés effectuer au final peu de choses, des énormes ressources nécessaires à une liaison de type Ethernet ou WiFi. Tout cela pour transmettre quelques dizaines d'octets toutes les x minutes?
  • Et qui va maintenir ces systèmes? Les fabricants qui auront fermé boutique ou l'installateur qui ne possède ni les compétences ni les ressources?
  • Et à propos de la sécurité des liaisons? Comment fait-on? Est-ce prévu à la base?
En général, les réponses des constructeurs/commerciaux/installateurs se résument à :

Hum : beau travail. Dans le respect des normes, bien évidemment!
En fait, au delà du matraquage techno-commercial sur l'IoT, ce qui se met aujourd'hui en place est l'IoI ou l'internet des Infrastructures.

Le principe est très simple. Votre habitation est une infrastructure. Elle comporte des capteurs, des actionneurs, gérés par un système automatique central ou réparti qui présente sur Internet la page d'accès à la gestion de cette infra-structure. Rien de neuf donc?

Et bien non! A l'époque, un simple minitel permettait déjà de rentrer en communication avec son régulateur de chaudière pour en modifier le comportement! La même chose avec des moyens modernes dont une RaspberryPi.

Qui a dit que le minitel était 'mort'!

http://blog.uggy.org/?post/2015/02/22/Minitel-et-Raspberry

--- Un type de solution possible ---

J'ai recherché pendant plusieurs mois, un matériel capable de devenir le centre nerveux d'une solution de gestion de bâtiments.

Après avoir étudié différentes solutions commerciales, en  provenance de grands acteurs établis, ou à la limite du bricolage d'expert (geek), j'ai finalement jeté mon dévolu sur un ensemble d'appareils permettant l'automatisation, le contrôle en local avec un petit écran interactif et la mise à disposition sur le Net, d'une installation de gestion de bâtiment.

Premiers tests en filaire volant...
 De quoi se compose ce système :

  • D'un automate central équipé de plusieurs sorties à relais et à triac, de plusieurs entrées universelles pouvant se comporter en entrées numériques ou en entrées analogique 0-10V, ainsi que de sorties numériques dont certaines sont capables de PWM. Le tout protégé et fonctionnant sous une tension de 24V.
  • D'un boîtier de connexion vers Internet (le module avec l'adresse IP indiquée).
  • D'un petit écran tactile permettant une interaction locale avec le système.

Quels sont les avantages de ce système?

  • Ces trois appareils sont intégrés par le constructeur. C'est à dire que les logiciels de développement sont fournis et qu'ils proposent des fonctions pour simplifier la communication globale. Pour les initiés, cela signifie que le mappage de certains registres ModBus est déjà effectué dans des fonctions. La programmation globale du système s'en trouve donc améliorée.
  • L'automate est très flexible. Équipé de deux ports de communication RS485 ModBus, l'un en maître, l'autre en esclave, il est très facile d'étendre les possibilités d'entrées sortie.
  • La création des pages Internet à destination du module d'interface Web s'effectue de la même façon que pour le petit écran. A vrai dire, il est pratiquement possible d'effectuer un copier/coller entre les deux logiciels.
  • L'automate se programme à l'aide des langages conformes à la norme IEC 61131, ce qui en garanti une utilisation possible par le plus grand nombre et une bonne pérennité.
  • Les capacités en volume de programmation ne sont contraintes que par la mémoire totale du microcontrôleur de type ARM équipant l'automate ainsi que la passerelle Internet et l'écran tactile. 
  • Ce système n'est pas produit par un 'Grand' de l'automatisme en France, ce qui permet beaucoup plus de possibilités de négociations tant en terme d'utilisation des matériels qu'en prix d'achat! (publicité gratuite).
  • Cet ensemble de matériels est en mesure de s'adapter à la gestion de petites surfaces de bâtiments, ainsi qu'à des ensembles beaucoup plus important tout en n'imposant pas une complexification des installation.
  • Enfin, l'automate en lui-même est suffisamment versatile pour être utilisé de façon autonome, affecté à l'automatisation d'une machine par exemple.
Et les inconvénients de ce système?

J'en vois bien un ou deux, mais il est possible d'y remédier. Ce sera sans doute l'objet d'un autre billet sur ce système que je trouve fort intéressant!  

L'image ci-dessus présente un projet de test ou des températures sont lues depuis quelques capteurs, dont un en extérieur, récupéré sur un ancien onduleur APC et modifié pour fonctionner avec l'automate.

Le petit écran permet l'affichage de ces informations ainsi que la modification de certaines sorties, en concurrence avec la même interface disponible sur le Web :

L'image de fond est discutable!
A suivre...


mercredi 4 mars 2015

Arduino Zero Pro.

Voici une nouvelle intéressante : Arduino édite une nouvelle carte équipée d'un processeur Cortex a cœur de type ARM M0+, le même type de processeur que le circuit LPC1114FN28, mais équipé de  quelques améliorations. Ce circuit, bien que de type ARM 32 bits reste relativement simple a programmer.

Cette nouvelle carte Arduino étant compatible avec le logiciel de développement éponyme, il devrait être aisé de profiter des performances de cet ARM fonctionnant a 48Mhz, une fréquence permettant une bonne puissance de calcul et une bonne rapidité aux interruptions extérieurs.

http://www.arduino.org/products/arduino-zero-pro.
Et, puisque dans le billet précédent j’évoquais l’ère, disparue depuis longtemps, des micros ordinateurs du début des années 80, en voici peut-être une sorte de réincarnation!

Évidemment, pour l'instant ces petits ordinateurs ne sont pas totalement autonomes, puisqu'ils ne possèdent ni clavier ni écran. Il est donc nécessaire de les programmer a l'aide d'un PC Linux, Windows ou Apple de la même façon que l'Altair de l’époque.

http://oldcomputers.net/altair-8800.html
Ceci dit, le logiciel fourni par Arduino est autrement plus convivial que le maniement d'interrupteurs mécaniques pour l’entrée des codes mnémoniques en binaire!

De plus, l'internationalisation de la machine est, de fait! Puisque le système Arduino est utilisé sur pratiquement toute la planète, la distribution d'application est très simple. Nous ne sommes plus confrontés aux incompatibilités logicielles entre différentes machines.

Enfin, la puissance proposée est sans commune mesure avec les performances des processeurs 8 bits de la fin des années 70. Ici on se retrouve avec de petites cartes a minima 200 fois plus puissantes, en ne considérant que la manipulation d'octets (environ 64000 instructions par secondes pour un 8080 cadencé a 2MHz, comparé a pratiquement une instruction par cycle d'horloge d'un ARM. J'ai considéré 12 millions d'instructions en moyenne pour la carte Arduino a 48MHz).

Hum... A un moment ou le modèle économique de Microsoft part en 'vrille', ce qui n'est pas pour me déplaire (cf. Microsoft un géant menacé, Alternatives Economiques Mars 2015), il est 'amusant' de constater que c'est justement Bill Gates et Paul Allen qui avaient proposé a Ed Roberts, le concepteur de l'Atair, le basic qui fit de Microsoft, ce qu'est devenu Microsoft!   

Paul Allen et Bill Gates en 1981.
Même si le domaine d'application des cartes Arduino n'a rien a voir avec la 'grande' Informatique, entre s'investir pour Google ou Microsoft, ou alors s'investir pour soit, mon choix est aujourd'hui vite fait!

Et vous?

Vide grenier...

voilà c’est fait. Après des années de recherche de ce que pouvait représenter pour moi la machine électronique symbolique d’une ‘certaine’ idée de ce que je me fais de l’informatique, une amie m’a gracieusement offert cette magnifique machine, après l’avoir descendue de son grenier... 

J'aurais pu évoquer le Tandy TRS80 PC2 qui fut mon premier ordinateur, ou tant d'autres de la série Commodore, Atari, etc. Mais c'eût été évoquer toute la joie, l'enthousiasme, l’excitation, la passion, que dis-je, l’exaltation  que me procurèrent la découverte, la compréhension, l'utilisation et la programmation de ces machines foisonnantes d’idées, de bugs parfois amusants, d'astuces souvent incroyables pour réussir a faire exécuter des taches pour lesquelles elles n'avaient jamais été conçues.

Au moins avec ce type de machine, la productivité intellectuelle ne se serait pas autant dégradé ;-)

Non, cette machine représente plutôt le quotidien professionnel qui fut, et qui est encore le mien, car je me suis tout naturellement orienté vers une vie professionnelle dans le domaine informatique. Quelle grossière erreur. Et les années se sont enchainées, confronté a l'inadaptation des matériels  et des logiciels face a un utilisateur hermétique et inapte a l'objet, usant de stratégies grossières et immorales pour éviter, parfois durant toute une vie professionnelle, l'effort de quelques heures seulement, nécessaire a un minimum de compréhension de son environnement de travail.

Et pendant que des informaticiens suaient sang et eau pour 'faire en sorte que ça  fonctionne quand même', déboguant des applications, trouvant des solutions aux problèmes matériels, devenant experts financiers, architectes, électroniciens ou que sais-d'autre, les experts financiers, eux, montaient en grade, les commerciaux roulaient en 'belle voiture' et Bill Gates engrangeait les milliards de dollars.

L'informaticien, lui, payé au forfait, considéré comme le meccano du coin (pas de mauvais esprit...), et désespéré après quelques années seulement de constater son irrémédiable déclassement professionnel, n'avait plus qu'a tenter de se recycler comme il pouvait et de constater que dans la 'vraie vie', informaticien n'est pas un métier, juste une occupation, difficile a placer dans un entretien professionnel!

La tendance lourde du moment est donc un désinvestissement des 'informaticiens'. C'est regrettable pour quantité d'entreprises qui verront s'accumuler les difficultés d'organisation interne par manque de ressources humaines adaptées. Soyons honnêtes, toute lâcheté doit se payer, un jour ou l'autre. Les vocations pour le métier se font rares : logique, changement d’époque!     

Après la standardisation des matériels, initiée au début des années 1980 par IBM et son PC, la standardisation des logiciels, dont Microsoft fut un grand contributeur avec son système Windows et sa suite Office, c'est au tour de la standardisation des infrastructures informatiques. Google vient d'annoncer sa version pro d' Androïd...

De grâce, si vous souhaitez vivre une 'vraie' vie professionnelle qui vous permettra une 'vraie' vie personnelle (si tant est que se soit possible aujourd'hui dans le contexte économique), évitez de travailler quasiment gratuitement pour Google, comme des milliers de personnes ont pu le faire pour Microsoft, Oracle etc etc...

Google c'est aujourd'hui 165 milliards de Dollars. Vous, ça ne sera guère plus que le SMIC durant toute votre carrière, si vous possédez un bac +5 a la base, et si vous avez la 'chance' de rentrer dans la fonction publique pour la faire, votre carrière! 

Peut-être dubitez-vous a la lecture de ce billet? Mois aussi, a la fin des années 80, j'ai eu l'occasion de rencontrer un 'ancien' de l'informatique. Il avait été programmeur sur les grosses machines des années 70/80, avait bien gagné sa vie, et se retrouvait pratiquement a la rue, bénéficiaire des aides sociales de la commune. En stage a l'AFPA, il préparait  une reconversion dans la plomberie. "Ne suis surtout pas mon exemple" m'avait-il prévenu. J'aurais du le prendre au sérieux!       

lundi 16 février 2015

LA PERFORMANCE DES PILES 1,5V TYPE AA.

Cela fait maintenant quelques semaines que le système de mesure de décharge des piles est opérationnel. J'ai donc testé quelques modèles de différents fabricants. Les tests effectués permettent de se faire une première idée sur le sujet :

La barre horizontale est une référence placée a 1,2V.
En abscisse, le nombre de 'paquets' de 10 secondes. En ordonnée, la tension mesurée aux bornes des piles, déchargées dans une résistance fixe de 10Ohms.

Intéressant, non?

On peut se poser plusieurs questions face a un tel graphique. Pour l'instant je n'en ferai rien. Mon échantillonnage n’étant pas assez représentatif puisque je considère ne pas avoir testé suffisamment de fabricants, ni de modèles chez chaque fabricant.

Cependant cette 'mini' étude permet déjà  de se sentir un peu moins perdu quand il s'agit de choisir un type de pile parmi l'offre abondante, ou tout est fait pour rendre un choix objectif impossible!

A suivre...

mercredi 4 février 2015

NVSRAM : Suite...

Pendant que plusieurs sujets avancent 'tranquillement', en voici un qui passe une nouvelle étape : une nouvelle version de la mémoire SRAM non volatile. Dans la première partie du sujet j'évoquais la réalisation de la version 2Ko compatible avec les SRAM standards de type 6116. Aujourd'hui, il s'agit de la version compatible avec les tailles 8Ko et 32Ko. En fait il s'agit uniquement d'un 'composant' de 32Ko de type SRAM 62256, compatible aussi avec les boîtiers à 28 broches des SRAM de 8Ko de type 6264.

A gauche la version 2Ko et à droite celle de 8/32Ko.
La version de 2Ko a déjà été testée avec succès à l'intérieur d'un synthétiseur JX3P. La nouvelle version est en cours de test avec le terminal Télémécanique XBT :

Système bien pratique, équipé d'un processeur de type 80c31.
Ce système possède l'avantage de comporter un support 28 broches, destiné à recevoir un type particulier d'Eprom effaçable électriquement, l'ancêtre de la Flash. Cette mémoire est destinée à recevoir des sortes de 'plugins' téléchargés puis enregistrés dans cette Eprom effaçable. La taille de ce composant étant de 32Ko, il suffit de le remplacer par la mémoire NVRAM de 32Ko et d'écrire un petit programme qui se contente d'écrire et lire les données pour en vérifier l'exactitude. C'est simple et efficace puisqu'il est possible en plus, d'utiliser l'afficheur pour informer de l'état du déroulement des tests.

Le terminal XBT en cours de test de la toute première version de NVRAM à base de FRAM.
A noter que j'ai remplacé le processeur d'origine par une version plus rapide et compatible de la famille Dallas, aujourd'hui propriété de Maxim, pour contrôler les limites des temps d'accès. Cette version de 32Ko de NVRAM est censée en effet,  pouvoir équiper un Prophet VS basé lui, sur un processeur 68000 à 8Mhz.

La prochaine étape consistera donc à modifier la carte mère du Prophet VS pour y intégrer cette mémoire non volatile, permettant ainsi la suppression de la batterie de sauvegarde et donc le potentiel problème de fuite chimique, avec toutes les conséquences néfastes que l'on sait pour le circuit imprimé!

lundi 19 janvier 2015

HANTEK36B, piles et développement durable : épisode II (suite)

Et pour commencer ce petit compte rendu sur les tests de piles, équipé du multimètre USB HANTEK36B, un :

...concernant le logiciel de contrôle du multimètre!

A l'utilisation, celui-ci s'avère peu pratique et 'plante' joyeusement de façon systématique au bout d'un 'certain temps' lors d'actions sur les boutons de configuration. Tout se passe sur la seule fenêtre de l'application :

Unique fenêtre de l'application.

Après un certain temps de fonctionnement, temps qui peut être très rapide, voire instantané, tout appui sur un bouton de changement de type de mesure ou de mode, automatique ou manuel, plante la communication entre le logiciel et le multimètre. J'ai utilisé ce système sur un windows 7 pro en version 32 bits. Ce problème nécessite non seulement le redémarrage du logiciel, mais aussi celui du multimètre. Dans ce cas, l'appareil doit être débranché de son port USB, puis rebranché. Il est aussi arrivé que le système cesse de fonctionner en pleine période de mesure, sans qu'aucune intervention n'ai été effectuée.

Et pourtant, toutes les précautions nécessaires ont été prises. Le portable Dell D430 utilisé, était configuré pour ne jamais se mettre en veille, et le multimètre est connecté sur un hub USB à alimentation externe pour palier toute faiblesse éventuelle des ports du portable, suite à la constatation des premiers problèmes : rien n'y fait, le système n'est pas fiable.

Le système de test.

Au 19 janvier 2014, la version de l'application windows disponible sur le site de Hantek est la même que celle fournie avec le CDROM d'installation. Donc, inutile d'attendre des améliorations de ce côté.

De plus, l'ergonomie de l'application est discutable. Le plus gênant :

  • Impossibilité de configurer l'affichage du graphique, ne serait-ce qu'en ce qui concerne les échelles de temps et de valeurs. Mesurer une variation de 1,5V se visualise sur la courbe en une ligne pratiquement droite entre 1,5V et 1,2V puis une chute à 0V (je rappelle que la mesure concerne des piles de 1,5V). Donc, il est inutile de vouloir se servir de cette indication pour en faire 'vite fait' une copie écran à glisser dans un rapport.
  • Tout changement de périodicité efface sans vergogne toute la liste des mesures présentes dans la partie droite de la fenêtre. Ce qui signifie une perte irrémédiable des données. Du fait du manque de fiabilité de l'application, c'est systématiquement ce bouton qui est utilisé en dernier pour passer la périodicité de mesure à 10s (0.3s par défaut). Si, au retour sur la machine après 24h de mesures, le 'focus' est toujours sur ce bouton, le moindre appui sur n'importe quelle touche du clavier effacera TOUTES les donnée. Ceci n'est pas un fonctionnement acceptable.
  • Enfin, le format du fichier de type 'txt' résultant de la sauvegarde des mesures n'est absolument pas pratique puisque d'un format totalement propriétaire, ingérable par quelque tableur que ce soit. Bien évidemment sur cet aspect aussi, aucune configuration du logiciel n'est possible. J'ai donc du écrire un petit programme en 'C' pour me fabriquer un fichier au format adéquate. Pour simplifier la chose, le logiciel décide de lui-même les changements de gamme à l'affichage. Sous 600mV, celui-ci passe de la gamme 6V à la gamme 600mV, ce qui demande évidemment un traitement approprié sur les chaînes de caractère pour standardiser la valeur.

En un mot donc, le matériel semble fonctionner correctement, le logiciel, lui est une vraie 'piece of shit'!!!

Information : inutile d'espérer adapter un autre logiciel à ce multimètre, la connexion USB n'est absolument pas vue comme un port série. Et aucune API n'est fournie avec l'ensemble pour en permettre une utilisation personnelle. Cela peut se comprendre en ce sens que la partie communication du multimètre est gérée par un processeur de chez ST. J'imagine qu'Hantek à choisi cette solution pour pouvoir y implémenter un protocole de commande particulier en mesure de configurer le multimètre (les relais internes). cette configuration se faisant 'directement sur l'appareil' dans le cas d'un multimètre standard à sortie série!

Cependant, une fois considéré le comportement parfois 'hiératique' du système, et donc étant en mesure d'éviter toutes les situations susceptibles de provoquer un dysfonctionnement du logiciel, il est possible de créer un graphique sous un tableur quelconque, à l'aide du fichier de mesures élaboré à partir de celui fourni par l'application Hantek :

Mesures de 3 piles AA 1,5V standard.
Trois piles provenant du même blister ont été mesurées. En 'Y', on retrouve la mesure des tensions, et en 'X', le temps de décharge.

La périodicité de mesure étant de 10s, on peut en déduire que la valeur 6000  correspond à 16,67h de mesures. D'autre part, chaque pile débitait sur une résistance de 9,7Ohms, soit un courant de 154mA en début de décharge et 110mA en moyenne sur la partie 'linéaire' de la droite de décharge. Il est donc possible d'en déduire que ces piles ont une capacité comprise entre 1,6 et 1,8Ah. C'est une première indication. Deuxième information, la tension limite en dessous de laquelle il n'est plus envisageable d'exploiter l'énergie d'une pile se situe aux environs de 0,8V. Enfin, l'utilisation optimale de l'énergie d'une pile par un appareil devrait se situer à minima jusqu'à 1V, au  mieux 0,9V.

[21 janvier 2015] Mesures de 6 piles AA 1,5V standard
 Conclusion provisoire : le système de mesure fonctionne mais ne doit pas être envisagé pour une utilisation sérieuse. Les premières mesures de piles fournissent une indication sur leur comportement. Informations qu'il est facile de corroborer avec d'autres résultats de ce type disponibles sur le Net. Enfin se pose une question intéressante à savoir la façon dont les appareils exploitent le potentiel énergétique des piles. Il s'agit la aussi d'un aspect pour le moins très obscur des caractéristiques des appareils disponibles dans le commerce. Quelque chose me dit qu'il y a, la aussi, de quoi expérimenter!

21 janvier 2015 : La méthodologie des mesures est maintenant bien calée. L'image ci-dessus donne le résultat sur 6 piles du même type. Les résultats sont cohérentes. Une des piles semble s'être déchargée un peu moins rapidement, mais sous une intensité très faible. Cela n'apporte donc rien à sa capacité exploitable.

Accessoirement : plutôt que d'utiliser ce que je considère être une usine à gaz, c'est à dire les outils microsoft, pour créer l'application en mode 'dos' permettant de convertir le fichier texte natif en fichier compréhensible facilement par un tableur, j'ai utilisé la suite lcc-win32. Cette suite est très légère, possède un éditeur intégré, et est de prise en main immédiate. Un débogueur est disponible, je ne l'ai pas essayé. Pour écrire un programme en 'C' standard 'à la va vite', c'est l'idéal!

lcc-win32 en action...

A suivre...

mardi 13 janvier 2015

HANTEK36B, piles et développement durable : episode II

Dans un précédent billet, j'ai eu l'occasion de relater quelques problèmes récurrents au sujet des piles dont notamment le manque chronique d'informations sur les différents produits proposés à la vente. J'ai déjà eu l'occasion de 'dénoncer' le manque de fiabilité de plus en plus évident des boîtier des piles 1,5V type AA, devenant même une 'maladie' chronique pour certains fabricants.
Source : piles-et-plus.fr

S'agissant du développement durable, il paraît évident que la légèreté avec laquelle sont traités ces éléments toxiques depuis leur fabrication jusqu'à leur destruction pose question! La première d'entre elles concerne les caractéristiques intrinsèques des éléments. Outre le fait qu'il est préférable aujourd'hui d'utiliser les piles 1,5V pour des appareils à consommation lente mais continue, il serait quand même intéressant de connaître la capacité à laquelle on peut s'attendre lors d'un achat dont le montant peut varier 0,25€ à plus d'un Euro l'élément, ne serait-ce que pour les utiliser à bon escient.
Site ou existent des tests de piles : http://www.batteryshowdown.com

Après quelques tests effectués en mode enregistreur du multimètre Fluke 289 dont je dispose, j'en suis arrivé à la conclusion que pour des questions de temps de décharge et de quantité d'informations enregistrées, j'allais faire débiter les piles que je soumettrai à mes tests sous un courant de 150mA.
J'ai en effet pu constater qu'une pile 'ordinaire' de 1,5V de type AA mettait environ 120 heures pour se décharger complètement sous un débit de 20mA. Cela ne donne pas un potentiel de 120x0.2 soit 2,4A parce que sur sa fin de vie, la pile n'est de toute façon plus en mesure de débiter ce courant sous 1,5V. Mais cela donne une première idée. Sous 150mA, un cycle complet de décharge, et donc de test d'une pile AA devrait être effectué en quelques heures. Sous un courant de 200mA, le site http://www.batteryshowdown.com/ donne environ 3h pour un voltage final de 0,8V.

Publicité gratuite pour Fluke ;-)

L'appareil de mesure Fluke 289 fonctionne grâce à 6 piles AA de 1,5V. Inutile de préciser qu'à la fin de la période de mesure, soit 6 jours en fonctionnement continu, ces 6 piles étaient elles aussi en fin de vie. D'autre part, ne possédant pas le cordon de transmission vers un PC, j'ai donc décidé d'acquérir un matériel un peu plus adapté pour réaliser mes futurs tests :

Publicité gratuite pour Hantek ;-)
Il s'agit d'un multimètre connecté à un ordinateur. L'avantage est que le logiciel qui l'accompagne permet un enregistrement à intervalle régulier de la mesure relevée ainsi que l'enregistrement sur disque de ces valeurs pour traitement ultérieur. Il se connecte par le port USB sur un PC fonctionnant sous Windows. Bien évidemment, ce multimètre n'est pas censé proposer les même précisions qu'un multimètre professionnel. Il n'en a pas les caractéristiques ni le prix.

Afin de ne pas m'aventurer en terrain inconnu, je n'ai pu résister à l'envie de démonter ce multimètre pour en évaluer le mode de construction ainsi que la qualité de fabrication. Une seule carte électronique se trouve à l'intérieur du boîtier. C'est une double face avec des composants de chaque côté. La qualité de réalisation, bien que pas exceptionnelle, n'en demeure pas moins de bonne facture. Le côté face :


Ce multimètre se décline en plusieurs versions. J'ai acquis la 'presque' plus simple puisque seule la fonctionnalité True RMS est présente.

Voici ce que l'on trouve sur cette face :
  • 1 - L'étage de commutation des entrées suivant le mode opératoire de l'appareil, ainsi qu'une partie de l'étage d'entrée analogique.
  • 2 - Le processeur de mesure. Il s'agit d'un circuit multimètre désigné FS9922_DMM4 de chez ic-fortune. C'est un composant multimètre 6000 points équipé d'un port série. 
  • 3 - Alimentation isolée à destination de l'étage multimètre. La partie mesure se trouve donc isolée électriquement du reste de l'appareil, et donc de la liaison USB.
  • 4 - Alimentation de la partie USB assurée par un circuit de la famille TPS de chez Texas Instruments.
  • 5 - Emplacement pour module Bluetooth en option.
  • 6 - Emplacement pour batterie avec à la droite du cadre, l'emplacement des composants de gestion de la charge de cette batterie. En option.  

Et ce que l'on trouve sur l'autre face :


  • 1 - Traitement analogique des entrées (conditionnement des signaux, du processeur de mesure etc...).
  • 2 - Registres à décalage de type 74HC595, utilisés pour la configuration du processeur de mesure.
  • 3 - Optocoupleurs utilisés pour l'isolation électrique.
  • 4 - Interface USB réalisée à partir d'un processeur ST32 de STmicroelectronics.
  • 5 - Interface 'TRUE RMS' réalisée par un composant de la famille Analog Device.
Rien de bien compliqué donc, même si d'autres informations pourraient être connues à l'aide du schéma électrique de l'appareil. Je n'ai pas cherché à en savoir plus, cette petite introspection me permet de constater une réalisation bien pensée et une implantation rationnelle des sous-ensembles. Pour environ 90€ sur eBay en décembre 2014, cet appareil devrait bien remplir son rôle si toutefois une 'relative précision' est au rendez-vous :

Test réalisé tard dans la nuit!
Avec un signal continu de 5V, j'obtiens une erreur d'environ 1,4% en valeur absolu par rapport au Fluke de référence. Ce qui est un bon résultat sachant que j'ai mesuré une tension effective de 4,003V avec un multimètre de table à 6 digits 1/2 'Keithley 2015' :

A noter que si la précision des valeurs absolues des tensions mesurées est intéressante, cela n'est pas le plus important puisqu'il s'agira de comparer des mesures entre-elles. L'important est donc que l'imprécision soit constante dans le temps. Une vérification périodique de ce point sera donc à ne pas oublier.

Côté logiciel : Il n'y a eu aucune difficulté à faire reconnaître l'appareil sur le bus USB d'un PC portable fonctionnant sous Windows 7 PRO. Le CDROM fourni comporte les drivers nécessaires ainsi que le logiciel de capture. Le format d'enregistrement des données ne semble cependant pas très pratique puisqu'il ne s'agit que d'un fichier texte sans délimiteur. L'usage permettra de déterminer si un traitement spécifique s'avère nécessaire sur ce fichier de mesures.

Ne reste plus maintenant qu'à procéder aux premières essais...