lundi 4 juin 2018

Remise en état d'un MKS-30

Après quelques temps sans publications sur ce blog, voici un petit article sur la réparation d'un MKS-30 (Planet-S).



Rien d'irréparable sur la machine. Les très classiques modules 80017A vca/vcf présentent pour nombre d'entre eux des problèmes de fonctionnement. Il s'agit de LA maladie classique de ces modules qui équipent aussi par ailleurs le Juno 106. La raison principale des dysfonctionnements de ces composants fabriqués à l'époque par Roland, 'serait' due à la conductivité de la résines dans laquelle ils sont enrobés. Conductivité survenant au fil des ans.


En ce qui me concerne j'ai un tout autre avis sur la question et, pour avoir déjà pu constater des dysfonctionnement d'un module de régulation de moteur de cabestan sur une platine à cassette remise en état par mes soins, j'aurais plus tendance à privilégier un problème de porosité des soudures du au processus de soudage à la vague.
En effet, ces modules sont constitués non pas d'un circuit imprimé classique en verre époxy, mais d'un substrat en céramique. Le profil de température de la céramiques, et surtout sont taux de dispersion thermique n'est pas du tout le même que celui de l'epoxy. Il en résulte souvent que les soudures, refroidies trop vite, se dégradent beaucoup plus rapidement qu'à la normale avec tous les problèmes que cela engendre.

La solution 'serait' donc de décaper ces modules à l'acide :


tout en faisant attention à ne pas dégrader les résistances imprimées sur le substrat. Une opération qui semble fonctionner... la plupart du temps. Sauf que la machine en ma possession ayant déjà subi cette opération avant que je l'acquiert, un nombre croissant de voix se sont mises cependant à grésiller, voir à ne plus fonctionner du tout durant les quelques mois qui ont suivi son achat.

J'ai donc décidé de repartir sur de bonnes bases. J'ai acquis six modules compatibles fabriqués par Analoguerenaissance. J'ai tout d'abord testé un module afin de me faire une idée du son produit par rapport aux modules d'origine. N'ayant noté aucun différence, si ce n'est un fonctionnement parfait, j'ai donc décidé de remplacer les modules restant de la carte de synthèse du MKS-30.

Un module 80017A compatible de Analogue Renaissance.
L'opération de remplacement de ces modules n'est pas exactement trivial, d'une part parce que les emplacements de la carte ne sont pas pourvus en pistes et trous métallisés de qualité, et que d'autre part la carte en ma possession avait déjà subi ce genre d'intervention. Bref, certaines pistes étaient décollés du circuit imprimés. J'ai du établir de nouvelles connexions propres à l'aide fil de wraping.


Une fois cette opération de changement des modules effectuée, j'en ai profité pour changer aussi le système présent sur la ROM d'origine. Johannes Hausensteiner a effectué il y a quelques années un gros travail de rétro-engineering sur le code du MKS-30 pour y rajouter une gestion complète des messages sys-ex M.I.D.I., plus d'autres améliorations. Le détail de ce qu'apporte le nouveau système peut se trouver sur ce site http://www.retrosynth.com. Pour ma part, je n'ai pas rajouté la modification du chorus.

Une fois toutes les modifications effectuées, remise en place de la carte :


Suite à ces interventions, les tests de fonctionnement se sont déroulés sans problème. Avec le plaisir d'entendre les six voix fonctionner correctement maintenant.

La fête aurait pu être totale, si ce n'est un ou deux détails restant à traiter. L'un d'entre eux est le dysfonctionnement de l'un des deux afficheurs :

Sur cette image, les barrettes sécables sont déjà en place.

Le genre de problème tout simplement pas acceptable!!!

Et aussi pas très pratique à réparer. Trouver un afficheur LB202VL n'est pas facile, même avec l'aide d'Internet. Et pour une fois, j'ai fait choux blanc! La solution qui vient au premier abord à l'esprit consiste donc à trouver un double afficheur aux caractéristiques physiques les plus semblables possible, à le coller sur les support d'afficheur dont est dotée la carte puis à effectuer de la dentelle de câblage. Je n'aime pas vraiment ce genre de bricolage, long, fastidieux à effectuer, et... clairement pas esthétique.

Une rapide étude du schéma de principe donne avec certitude le câblage des afficheurs :


J'ai donc décidé de créer un petit circuit imprimé sur lequel prendront place deux afficheurs CMS standards de la même couleur que ceux d'origine. Pour monter le circuit imprimé sur la carte du MKS-30, j'ai soudé directement de la barrette sécable sur les pattes des circuits intégrés concernés. :

Même chose de l'autre côté des afficheurs.
Puis, passage à la réalisation du circuit imprimé en question, avec l'étape crucial qui consiste à bien repérer les côtes, afin d'obtenir un résultat visuel final équivalent à celui d'origine :



Puis création du circuit :


Et... réalisation :


Le résultat final est fonctionnel et très propre. Reste à vérifier que cela tombe parfaitement avec les fenêtres de la face avant. Pure formalité puisque les nouveaux afficheurs prennent exactement la place des anciens :


Ça, c'est fait!

Une petite remarque au passage : sur le schéma d'origine du MKS-30, une petite erreur de notation de patte s'est glissée :


Il ne s'agit évidemment pas de la patte 11 mais bien 17 du circuit intégré IC1! Comme quoi, aller au bout de l'investigation avant d'entreprendre une action peut permettre de découvrir parfois des coquilles!

Ce MKS-30 est maintenant totalement fonctionnel, à une petit exception : le support de cartouches mémoires. J'imagine que ce MKS à subi un choc frontal en présence d'une cartouche. Les pattes de fixation du support sont cassées, ce dernier ne tient absolument plus dans la face avant de la machine. Il est même périlleux de vouloir y insérer ou en retirer une cartouche. Reste à trouver un tel support, ou alors une solution pour remettre en état celui d'origine. Je n'ai pas encore décidé...

[UPDATE 25/06/2018]

On trouve heureusement souvent son bonheur en pièces détachées sur le Net. J'ai donc réussi à mettre la main sur le support de cartouches. Il provient visiblement d'un JX-8P, mais il fera très bien l'affaire sur ce MKS, sachant que ces deux machines, plus d'autres de la même époque partagent ce type de sous-système :


Il ne reste plus qu'à recevoir cette pièce, achetée 21€ donc,  et à la monter en lieu et place de celle totalement cassée et s'en sera fini de la remise en état de ce MKS. J'ai pu le tester avec un effet M-300. Bien qu'étant donnée pour une machine équivalente au JX3P, elle sonne quand même un brin différemment, même si l'on en retrouve quand même la signature sonore.

[UPDATE 30/06/2018]

Quelques jours plus tard, le support de cartouche est arrivé. Je n'avais pas remarqué sur la photo présente sur le site de vente, mais en fait ce support est gris et non pas noir, comme celui d'origine. Je m'en contenterai :




Il ne reste plus qu'à effectuer le montage de l'ensemble. Montage pas très aisé car l'assemblage des différentes pièces du boitier n'est pas très simple, en tout cas pas vraiment prévu pour une intervention rapide. Aucune information non plus sur le support de cartouches pour indiquer le sens d'insertion dans la face avant. Dans le mauvais sens, la façade de la machine ne peut se placer correctement. Tout cela oblige à effectuer quelques essais préalables. Une fois la bonne combinaison (re)trouvée, tout se passe sans difficulté :


Pour l'occasion, j'ai testé l'assemblage avec une cartouche prévue pour un JX-10. Evidemment, le MKS30 ne retrouve pas ces petits en essayant de lire les programmes de cette cartouche. Peu importe, ce non fonctionnement m'indique que... cela fonctionne, en fait.

La machine totalement remontée :



Je suis bien satisfait du résultat. Ce MKS30 est maintenant entièrement remonté et fonctionnel : prêt à (re)servir!


vendredi 27 avril 2018

Dave Smith : Prophet X

C'est le gros 'teasing' du moment. Dave Smith s'apprêterait à présenter une nouvelle machine dénommée Prophet X : 

http://www.synthanatomy.com
Je ne présente jamais ce genre de pré-publicité. Mais bon, une machine qui allierait numérique ET analogique, c'est à dire capable au moins de lire des échantillons en plus de la section d'oscillateurs standards, ça se surveille. 

Moi qui ai toujours trouvé que le Prophet VS n'était pas allé au bout du sujet avec ses oscillateurs de 128 mots de 12 bits. Il y avait tellement mieux à faire sur ce concept, avec le filtrage analogique. Peut-être est-ce la l'aboutissement de l'idée...

Ah! Le Prophet VS, une bien belle machine à l'époque : 



mercredi 25 avril 2018

Petite pause...

Pas beaucoup d'activités sur la thématique des instruments de musique électronique en ce moment. Je suis en effet en pleine période de test de la carte automate compatible Arduino MEGA2560. Le fait d'avoir doté cette carte de caractéristiques industrielles m'oblige à tester de façon approfondie ses différentes entrées/sorties.

La mise en fonction du système avance de façon satisfaisante, tant au niveau matériel qu'au niveau logiciel. Je serais tenté de confirmer que l'environnement logiciel Arduino est efficace pour développer des applications de façon simple et néanmoins efficace et lisible. Cela reste du 'C' de base. Les différentes bibliothèques que l'on peut inclure permettent la construction d'applications de façon très souple.

Le pseudo-multitâche des 'vrais' automates industriels n'est pas difficile à émuler et la réactivité du système aux événements extérieurs est vraiment très bonne. Il suffit en fait de ne jamais utiliser la fonction de délai.


Présentée comme cela, la carte semble fort simple. Et pourtant, ça n'est pas obligatoirement le cas. Pour ma première application je ne vais pas peupler toutes les entrées/sorties parce que cela n'est pas nécessaire. Le montage de cette carte est à suivre sur http://domoplc.blogspot.fr/.


jeudi 5 avril 2018

Synthfest 2018.

Cette année, je n'ai pu me rendre comme je l'aurais souhaité au Synthfest et n'ai pu y passer qu'un peu plus de deux heures le dimanche. Ce qui est relativement dommageable vu l'énorme programme des trois jours de la manifestation.

Une pléthore d'informations sur cet évènement est disponible sur le site de l'association : https://www.synthfestfrance.com, ainsi qu'un compte rendu, disponible sur la page Facebook .

Durant ma 'petite promenade' à l'intérieur des locaux, largement augmentés en surface et en interactivité cette année, grâce à des sessions privées et des espaces constructeurs assez calmes à l'étage, j'ai eu l'occasion d'effectuer quelques tests et rencontrer quelques personnes.

Concernant le matériel, j'ai pu réellement essayer cette fois le Montage Yamaha comme j'avais pu le faire pour le Kronos l'année dernière.


De sorte que j'ai pu juger par moi-même des caractéristiques de la machine, et donc enfin aller au-delà des démonstrations de Katsunori UJIIE ;-)

Avis très personnel, évidemment : L'ergonomie est plutôt bonne, comme l'est celle du Kronos. Les sons sont bons et vraiment variés. La possibilité d'expressivité en temps réel est aussi très bonne. Mais je ne sais pas. De la même façon que pour le Kronos, je dirais que it's a litle bit, de trop!
J'ai du mal à accrocher. Comme une impression d'indigestion après un repas trop garni. Je ne sais pas, ça manque de défauts (sonores) caractéristiques, de personnalité en somme. Genre : on vous a tout mis la-dedans, débrouillez-vous avec : hum!!!

Par contre j'ai adoré une 'petite' machine dont j'avais entendu parlé il y a de cela quelques mois mais sans plus, et qui était présentée au Synthfest : le Vox Continental.


C'est une machine prévue à la base pour émuler les sons d'orgues et de piano électrique de l'époque. Mais pas que. D'autre types de sonorités ont été implémentées dans la machine. Vous trouverez des informations détaillées sur le Web à ce sujet.

L'appareil est solide, pas très grand et pas lourd du tout (moins de 9kg). Il est beau et propose un panneau de commande absolument génial : simple, convivial et très pratique.


Le système d'émulation de tirettes est tactile, et ne sert pas qu'aux sons d'orgue, mais permet aussi de modifier des paramètres des sons de synthés. Terriblement efficace et pratique!

'Huit s'condes' suffisent à comprendre l'ergonomie de l'engin. Le clavier semi-lesté est très agréable et les sons sont vraiment très bons. Cela ressemble à du Nord, mais exprimé de façon légèrement différente, encore plus simple je dirais. Évidemment, il n'y a pas ici une section de synthèse aussi puissante que sur les Nords, mais ça n'est évidemment pas l'objectif de cette machine.

La partie gauche du panneau de contrôle.
La partie droite du panneau de contrôle.
Sur la partie gauche, la grille lumineuse permet d'observer la pseudo lampe de sortie de l'étage analogique de la machine. Je ne suis pas sûr que cela ajoute à l'intérêt sonore, mais bon, nous sommes dans un monde marchand. Pour la petite info, il est amusant de constater que ce que je prenais comme idée incongrue il y a quelques années, d'utiliser un afficheur VFD pour simuler le fonctionnement d'un vrai tube, a ici été utilisée par Korg, et implémenté dans ce Vox. Pour la maintenance de la machine, ça n'est peut-être pas un bon point parce qu'une fois la période de garantie passée, le dysfonctionnement de cette lampe risque de poser problème. Mais ceci est une autre histoire...

Le type de 'tube' de son vrai nom 'Nutube 6P1' (il est vrai que 6P0 était déjà bien connu) que l'on peut apercevoir à travers la grille.

https://hackaday.io
Korg rend même disponible, sous conditions, les caractéristiques de ce tube :

Que les premières lignes du datascheet.
J'aime bien aussi la 'molette' de pitch, positionnée sur la partie gauche du clavier :


Bref, une machine sur laquelle j'ai de suite eu envie de poser les doigts, et qui me l'a bien rendu...
Et pour la scène, c'est juste génial. Sous réserve bien entendu que l'objectif ne soit pas d'interpréter du Kraftwerk, et encore que, avec un expandeur....

Et puisque j'évoquais Korg, le Prologue était présent :


Je ne l'ai pas essayé, je n'ai pas eu le temps, il était présent dans la même pièce que le Vox, et j'ai eu quelques difficultés à me décrocher du Vox...

Dans la salle principale, étaient présents une foultitude de modulaires. Je ne les ai pas tous photographiés pour cause de manque de lumière de façon périodique :





Et la présence de quelques beaux ancêtres numériques sur scène :


Et puis la rencontre de quelques créateurs de matériels dont Laurent Lecatelier, créateur du superbe The River :


Avec lequel j'ai pu discuter du processus d'élaboration des prototypes des cartes, puis des difficultés d'industrialisation quand un résultat parfait est l'objectif :

Vous ne la verrai pas en plus grand!
Puis d'autres personnes rencontrées qui ont évoqué ce blog et avec lesquelles j'ai pu échanger avec enthousiasme sur les réparations de matériels et sur mes développements en cours dont notamment mon réseau MiDI, merci Franck!

Bien que présent très peu de temps à cette édition du Synthfest, j'y ai rencontré des personnes absolument passionnées et accessibles, et ça, c'est un vrai régal.

Impossible de ne pas mentionner le contact et la gentillesse de Laurent Pelletier....

Vivement l'année prochaine!

dimanche 25 mars 2018

NEWS...

Cela fait un peu plus d'un mois que je n'ai rien publié. Et pourtant des sujets avancent.

Tout d'abord la nouvelle interface MiDI :


A l'origine j'utilisais un processeur de chez Atmel, un ATMega328pb. Après avoir testé l'outil de développement fourni par T.I., j'ai tenté le passage en 16 bits avec un processeur de la série MSP430. Je n'ai pas encore testé cette carte, je viens juste de finir de la monter avec le boitier VQFN du processeur, pas si difficile que ça à souder proprement à la main en fait.
Je projette d'effectuer les premiers tests de fonctionalité dans les jours à venir. Cette fois, et contrairement aux premiers prototypes à base de 328pb, cette interface devrait fortement ressembler à la version finale. [27 mars 2018] : Après avoir placé un condensateur de la bonne valeur sur le circuit de RESET du processeur, la programmation du premier 'Hello World' s'est passé sans problème. Voilà une bonne base 16 bits rapide pour continuer le développement de mon réseau MiDI.

Un nouveau 'petit' projet, un switch audio équipé d'un contrôleur de volume télécommandé :


Amateur de matériels anciens, et étant en mesure d'effectuer les réparations sur les appareils non fonctionnels, je possède plusieurs lecteurs d'anciens médias (Minidisc, K7, DAT, Bandes etc...) susceptibles de me servir de sources audio HiFi (réelle). Mais comme de bien entendu, l'amplificateur que je possède, issu de la grande époque du matériel japonais de qualité (pré-1985), ne possède qu'un nombre très limité d'entrées.
J'ai donc décidé de créer un switch 8 entrées audio stéréo. Commutation mécanique par relais de qualité, évidemment. Le tout sera commandé par un petit processeur en mesure de répondre à une télécommande IR. J'ai commencé à tester 'tranquillement' le fonctionnement d'une voie. Rien de compliqué pour un tel montage.

Une fois cette carte assemblée, je produirai la carte de sortie qui comportera le processeur plus un contrôleur de volume, lui aussi géré par le processeur. Le tout devant finir par ressembler à un VCA audio HiFi télécommandé, à prix abordable. Il sera équipé de commandes pratiques mais ne jouera pas dans la cours des grands, avec écrans graphique couleur etc... L'objectif étant 'seulement' de répondre à un besoin technique réel.

Enfin, la réception de la carte compatible Arduino Mega, spécialement développée pour de la domotique. En fait, une application de sécurité :


Cette carte est compatible Arduino Mega et sera en mesure d'accepter des cartes d'extension GSM/réseau/ et autres I/O analogiques et 1-wire par exemple. Par rapport à une carte Arduino standard, cette application propose des entrées 24V opto-isolées, des sorties à relais ainsi que des sorties à MosFet opto-isolées pour la commande externe en PWM par exemple. Une entrée de détection du 230V est aussi implémentée ainsi qu'une possibilité d'horloge temps réel sauvegardée.

De façon native, la carte propose aussi un clavier 16 touches ainsi qu'un afficheur LCD standard 2x16 caractères. Tous ces éléments pouvant être commandés directement par l'intermédiaire de bibliothèques standards. En tout cas j'ai œuvré en ce sens dans le but de réduire au maximum le temps et la complexité du développement logiciel tout en profitant au maximum du caractère 'standard' de la plateforme Arduino. Tout ceci devrait contribuer à un suivi réalisable par toute personne maitrisant le langage C de base, offrant ainsi une bonne pérennité au projet.

Je n'ai pas encore testé la carte. Une progression pas à pas s'impose étant donné la multitudes d'interfaces présentes sur le circuit.

mardi 20 février 2018

M.I.D.I. : les travaux en cours.

Avertissement : je vais quelque peu modifier le fonctionnement de ce blog.

Depuis quelques mois, je travaille en parallèle sur la thématique de l'automatisme en Open Harware.
Ce sujet commence à se structurer, notamment en ce qui concerne les aspects automatisation des bâtiment, que ce soit à destination de l'habitation individuelle ou du petit collectif/hôtel. Je publierai donc ces sujets sur ce blog : http://domoplc.blogspot.fr

Quant au sujet de ce post, il s'agit de la construction des adaptateurs devant permettre aux machines de se connecter à 'mon' système MIDI. J'ai déjà créé un switch pour ce système : http://synthelectro-fr.blogspot.fr/


J'ai créé des adaptateurs MIDI mais basés sur des processeurs ATMEL ATMEGA328pb. Ils fonctionnent très bien mais le système de débogage fourni pour ces processeurs et l'application AVR Studio est trop mal commode pour permettre un développement facile avec débogage en temps réel.

J'ai donc décidé de développer une nouvelle version à base de processeurs Texas Instruments de type MSP430. J'ai pu tester le fonctionnement des deux ports série nécessaires à mon application, ainsi que le système de débogage temps réel très efficace et simple à mettre en œuvre.

Je n'ai pas vraiment poussé les tests préliminaires sur cette nouvelle base processeur parce qu'il me faut produire assez rapidement le circuit imprimé. Si le timing ne joue pas trop contre moi, je devrais être en mesure de présenter mon système MIDI équipé de ces nouveaux convertisseurs au Synthfest de Nantes le dernier week-end de mars.

Voici à quoi 'devrait' ressembler le circuit imprimé de ces nouveaux convertisseurs :


J'en ai profité pour améliorer certains aspects dont notamment un problème de dissipation thermique trop forte à mon goût. Cette nouvelle version devraient chauffer largement moins et être fortement représentative de ce à quoi devrait ressembler le produit fini.

J'avoue que sur ces nouveaux convertisseurs, c'est l'aventure totale. Je ne sais pas si j'arriverai à produire quelques circuits à temps et s'ils fonctionneront. Si ça n'est pas le cas, je présenterai mon système avec les convertisseurs actuels.

jeudi 25 janvier 2018

DOMOTIQUE et PLCs en ARDUINO.

Suite de mon étude sur un automate programmable à usage général dont j'ai publié un aperçu du développement plus bas.

Pour rappel, la raison majeur qui m'a poussé à développer un matériel personnel provient de la nécessité d'une communication de type GSM.  Cet impératif me conduisait à une impasse avec le matériel proposé. Soit je partais sur du matériel professionnel présentant un cout d'achat non négligeable et une méthode de mise en œuvre elles aussi de type professionnelle basée le plus souvent sur la norme de programmation 61131-3. Cette norme, tout aussi intéressante qu'elle soit, n'est gérable que par un professionnel de l'automatisme et ne peut que très difficilement être 'imposée' à un amateur, même éclairé.

Reste donc la solution beaucoup plus abordable de la compatibilité Arduino. Les ressources nécessaires pour la mise en œuvre logicielle de ce type de solution se bornent à une pratique 'suffisante' du langage C. Nul besoin d'être expert. La maintenance d'applications s'en trouve dans ce cas grandement facilité, et peut être délégué à des personnes 'suffisamment' compétentes, sans obligation d'expertise dans le domaine. Surtout s'il s'agit de corriger un éventuel problème sur un code déjà existant et bien documenté.

La conception d'un système particulier reposant sur une base Arduino pose quand même quelques problèmes, et notamment l'intégration d'un module GSM. N'existant pas sur la marché de solutions intégrées, on se retrouve dans l'obligation de recourir à des modules professionnels dont la caractéristique principale est de ne supporter QUE la liaison RS232 pour communiquer avec un automate. Cela tombe très bien puisque la totalité des automates possèdent une liaison de terrain de type RS485 et non pas de type RS232!

De plus, ces modules GSM sont à programmer 'from scratch' comme l'on dit, car il n'existe pas de bibliothèques de mise en œuvre pour la plateforme Arduino. Alors que la plateforme Arduino propose l'utilisation d'un module GSM standard utilisant la 2G, largement suffisant pour émettre des sms voir quelques requêtes réseau, accompagné de sa bibliothèque logicielle d'intégration :


Le tout pour un prix somme toute abordable. Le problème de cette solution, est l'obligation d'utiliser une carte de type Arduino, comme la 2560 :


Carte au prix, la aussi, abordable, mais qui ne propose absolument aucune entrée/sortie de type automate, donc prévues pour être utilisées en milieu réel. Toutes les ressources de la carte ne peuvent être utilisée que pour des signaux à la norme TTL, c'est à dire de 5V au plus. S'ajoute à cela un système de connexion tout à fait inadapté à un usage de terrain impliquant de facto la création d'une carte d'adaptation électrique ET mécanique.

Non content de ces inadaptations par rapport à ma demande, j'ai en plus décidé de rajouter un clavier et un écran LCD sur le système. Il me semble en effet assez peu pertinent de devoir reprogrammer la carte à chaque fois qu'un numéro de téléphone ne doit plus être contacté ou, au contraire, que l'on souhaite en rajouter dans le répertoire, même si ce mode de fonctionnement habituel est 'imposé' par les entreprises car générateur de couts cachés forts rémunérateurs.

Toutes ces considérations m'ont amené à construire entièrement une machine capable de répondre à mes besoins, c'est à dire qui possède des entrées.sorties diverses capable de s'adapter à l'environnement d'utilisation et à d'éventuelles demandes d'extensions, des organes de commande et de visualisation pour une interactivité minimum, un emplacement pour une carte GSM, une compatibilité Arduino pour une mise en œuvre pratique et efficace.

Cela m'a conduit à créer ce schéma :


Quelques modifications ont été apportées par rapport au schéma initial. Les entrées/sorties sont maintenant TOTALEMENT isolées du cœur du système ET universelles. Les entrées sont par exemple compatibles avec les normes industrielles c'est à dire de 5 à 24V (36V en vrai). Les sorties à relais sont de facto isolées, mais les deux sorties à transistor MosFet le sont maintenant aussi et sont capable de fournir 10A sous 60V, idéales pour commander des charges en 12 ou 24V à fréquence élevée. Une entrée de détection 230V opto-isolée est aussi présente et agit en tant qu'entrée compatible 230VAC, entrée imposée par le type d'application initialement prévue. J'oubliais, une liaison de communication à la norme RS485 est aussi présente. Elle n'est pas isolée, mais quand même protégée. Il sera donc nécessaire de se méfier à minima du mode commun en cas de liaison sur une longue distance.

Après la longue phase de recherche de matériels, de tests divers, de validation des solutions retenues, vient le temps de la création proprement dite de la carte d'application. La recherche des composants adéquates effectuée, la première étape à passer consiste à vérifier que les empreintes choisies sur le logiciel de CAO correspondent bien à celles des composants.


Une fois cette étape assez laborieuse effectuée, il ne reste plus qu'à passer à celle de la création proprement dite du circuit imprimé.

Encore de longues heures de travail en perspective pour atteindre l'objectif, à savoir un circuit imprimé fonctionnel, ou tous les composants ont bien trouvé leur place de façon à ne pas se perturber mutuellement d'un point de vue électrique et/ou mécanique, et ou les normes d'isolation électrique auront pu être correctement implantées parce que cette carte comportera des zones soumises à la tension secteur.

[06-02-2018]
Après plusieurs heures de réflexion sur le sujet, de mise en place et de modifications, j'en suis arrivé à une première implémentation des composants :


Mettre en place tous les composants en respectant des zones d'isolation minimum entre les parties potentiellement soumises à des niveaux de tension très différents, ainsi que la taille des empreintes puisque j'utilise des empreintes pour soudage à la main, donc plus importantes que ce qu'elles pourraient être, prend finalement beaucoup de place.

Il s'agit d'un premier jet en mesure d'être potentiellement modifié selon les difficultés que je rencontrerai lors du routage des pistes. La topologie de ce circuit ne ressemble pas du tout à ce à quoi j'aboutis d'habitude. Cela est du en grande partie à la taille imposante de certains composants.



On ne le dirait peut-être pas comme ça, mais le routage avance. Du fait de la topologie de la carte, il est totalement exclu d'utiliser le routage automatique. La tactique adoptée consiste à d'abord router chaque fonction de la machine avec une épaisseur de piste adaptée. Une fois cette opération effectuée, il ne restera plus qu'à router ces fonctions vers le processeur. Autrement dit, pour l'instant ce sont les liaisons les plus courtes, hormis celles d'alimentations, qui sont traitées en laissant le plus d'espace possible au milieu de la carte pour y acheminer par la suite les liaisons longues. Il reste encore du travail!

Après un bon nombre d'heures de travail avec l'aide toutefois de l'auto-routeur, j'ai fini par obtenir un routage 100% à peut près satisfaisant. Il me reste encore à travailler manuellement sur le circuit pour modifier les quelques aberrations restantes ainsi que les aménagements nécessaires dus aux spécificités de ce type de circuit :


Allez, encore quelques heures de travail et le bout du travail devrait arriver...

[01/03/2018]
Le routage de la carte est terminé.


Les quelques dernières modifications ont été apportées à la main sur le circuit. Il ne reste plus qu'à le transmettre au fabricant en espérant qu'il soit réalisable tel quel, malgré la finesse du dessin de la portion se situant aux alentours du processeur. Sans doute un bon mois d'attente avant de pouvoir commencer à implanter les premiers composants et effectuer les premiers tests.