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Ayant côtoyé un parent bâtisseur, j'ai depuis très longtemps été étonné des solutions techniques mises en place. Solutions souvent très intéressantes dans l'objectif de la réduction des coûts de construction, mais parallèlement faisant l'impasse sur les questions concernant la santé à l'intérieur des bâtiments et la dépense induite en énergie.
Somme toute, il s'agit de faire baisser le prix 'apparent' de la construction, en reportant sur la maintenance le cout bien plus élevé de la gestion au quotidien. Un petit jeu gagnant/perdant!
Les éléments techniques allaient palier très facilement les 'légers' défauts des bâtiments. Ce ne fût évidemment pas le cas. Solution ultime, le SMART doit clore définitivement le débat grâce à l'intelligence apportée par tous les systèmes de mesure, de reporting et de contrôle. La non plus, ça ne sera très certainement pas le cas. Est-ce vraiment l'objectif d'ailleurs? Le but se résume le plus souvent à vendre de la solution miracle génératrice de marges très confortables et SURTOUT de l'abonnement, c'est à dire des rentrées stables et régulières grâce à un client emprisonné dans une solution constructeur : de la rente en somme. L'heure est grave. C'est aujourd'hui que cela se joue. Il importe donc d'occuper le terrain, peu importe si les solutions techniques proposées sont fiables/cohérentes/pertinentes/performantes en un mot, justifiées.
J'évoque à l'occasion cette situation dans ce blog, je ne suis pas le seul. J'ai été particulièrement confronté à ce phénomène en 2008 lors de l'étude et la mise en place de solutions de mesures et de contrôle de la qualité de l'air intérieur d'un bâtiment, étude qui reçut d'ailleurs un trophée "Bâtiment et Santé". Le constat fût assez évident : les différents partenaires qui interviennent dans la construction d'un bâtiment agissent de façon trop isolée les uns des autres. La compétence transversale manque. Des remarques pertinentes furent remontées à l'ADEME qui jugea inutile voire dangereux la création de nouvelles fonctions adaptées : bien.
Pourtant, le manque réel de compétences de certains acteurs est patent. Ce manque résulte bien souvent d'un matériel trop compliqué non pas à installer mais à régler et à optimiser, à des incompatibilités diverses qui demandent des capacités techniques dont il est très difficile de disposer sur site, etc etc...
Moyennant quoi, le bon fonctionnement des installations est trop souvent 'abandonné' à un personnel ne possédant absolument pas les compétences requises, d'ou certains 'dysfonctionnements'. Je n'évoquerai pas le problème des matériels en provenance de l'étranger et notamment d'Allemagne pour lequel il n'existe tout simplement aucun suivi officiel en France.
Et cela ne va pas s'arranger avec le contrôle dit 'intelligent' des bâtiments. Pour étayer les propos que je tiens dans ce blog, je vous laisse lire la chronique de Monsieur Bruno Napoli au titre évocateur de 'Technologie m'a TUER!'. Chronique plus orientée vers le domaine de l'intégration des services audio/vidéo, mais assez révélatrice de ce qui se passe en général en ce moment sur le terrain. Image scannée à partir du magazine Habitat&Technologies, avec l'aimable autorisation de la rédaction :
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Un constat amère s'impose, il y a matraquage de ce que j'appelle 'l'intelligence finale'. Tant au niveau de la formation qu'au niveau professionnel. J'évoque ce sujet dans ce billet du 05 juillet 2015.
Cette situation ne peut qu'empirer, aidée en cela par le législateur qui par son action éducative d'une part, détourne l'offre de formation des besoins réels en favorisant un écosystème tourné vers l'absence d'autonomie, et par son action normative et sa politique d'aides publiques en modelant de façon contraignante l'offre de services en privilégiant les acteurs majeurs, donc la rente, au détriment de l'intelligence, de l'innovation, de l'émulation, des prix. J'évoquais cet aspect des choses de façon 'humoristique' dans un billet précédent du 6 octobre 2015.
Et le contrat alors? Perdant/perdant/perdant!
- Perdant pour l'industriel qui propose des solutions qui ne fonctionnent pas correctement et au coût d'exploitation prohibitif tout en détruisant son image de marque.
- Perdant pour le professionnel de terrain qui devient incapable de facturer la somme de travail effectuée bien souvent à la place du constructeur du matériel (toute ressemblance avec un certain Microsoft etc etc...) et qui finit par disparaître.
- Perdant pour le client qui aura financé à grand frais (nous ne parlerons pas du détournement d'argent public en direction des professionnels que constituent les aides gouvernementales) une installation offrant des 'rendements' bien éloignés des promesses.