mercredi 4 mars 2015

Vide grenier...

voilà c’est fait. Après des années de recherche de ce que pouvait représenter pour moi la machine électronique symbolique d’une ‘certaine’ idée de ce que je me fais de l’informatique, une amie m’a gracieusement offert cette magnifique machine, après l’avoir descendue de son grenier... 

J'aurais pu évoquer le Tandy TRS80 PC2 qui fut mon premier ordinateur, ou tant d'autres de la série Commodore, Atari, etc. Mais c'eût été évoquer toute la joie, l'enthousiasme, l’excitation, la passion, que dis-je, l’exaltation  que me procurèrent la découverte, la compréhension, l'utilisation et la programmation de ces machines foisonnantes d’idées, de bugs parfois amusants, d'astuces souvent incroyables pour réussir a faire exécuter des taches pour lesquelles elles n'avaient jamais été conçues.

Au moins avec ce type de machine, la productivité intellectuelle ne se serait pas autant dégradé ;-)

Non, cette machine représente plutôt le quotidien professionnel qui fut, et qui est encore le mien, car je me suis tout naturellement orienté vers une vie professionnelle dans le domaine informatique. Quelle grossière erreur. Et les années se sont enchainées, confronté a l'inadaptation des matériels  et des logiciels face a un utilisateur hermétique et inapte a l'objet, usant de stratégies grossières et immorales pour éviter, parfois durant toute une vie professionnelle, l'effort de quelques heures seulement, nécessaire a un minimum de compréhension de son environnement de travail.

Et pendant que des informaticiens suaient sang et eau pour 'faire en sorte que ça  fonctionne quand même', déboguant des applications, trouvant des solutions aux problèmes matériels, devenant experts financiers, architectes, électroniciens ou que sais-d'autre, les experts financiers, eux, montaient en grade, les commerciaux roulaient en 'belle voiture' et Bill Gates engrangeait les milliards de dollars.

L'informaticien, lui, payé au forfait, considéré comme le meccano du coin (pas de mauvais esprit...), et désespéré après quelques années seulement de constater son irrémédiable déclassement professionnel, n'avait plus qu'a tenter de se recycler comme il pouvait et de constater que dans la 'vraie vie', informaticien n'est pas un métier, juste une occupation, difficile a placer dans un entretien professionnel!

La tendance lourde du moment est donc un désinvestissement des 'informaticiens'. C'est regrettable pour quantité d'entreprises qui verront s'accumuler les difficultés d'organisation interne par manque de ressources humaines adaptées. Soyons honnêtes, toute lâcheté doit se payer, un jour ou l'autre. Les vocations pour le métier se font rares : logique, changement d’époque!     

Après la standardisation des matériels, initiée au début des années 1980 par IBM et son PC, la standardisation des logiciels, dont Microsoft fut un grand contributeur avec son système Windows et sa suite Office, c'est au tour de la standardisation des infrastructures informatiques. Google vient d'annoncer sa version pro d' Androïd...

De grâce, si vous souhaitez vivre une 'vraie' vie professionnelle qui vous permettra une 'vraie' vie personnelle (si tant est que se soit possible aujourd'hui dans le contexte économique), évitez de travailler quasiment gratuitement pour Google, comme des milliers de personnes ont pu le faire pour Microsoft, Oracle etc etc...

Google c'est aujourd'hui 165 milliards de Dollars. Vous, ça ne sera guère plus que le SMIC durant toute votre carrière, si vous possédez un bac +5 a la base, et si vous avez la 'chance' de rentrer dans la fonction publique pour la faire, votre carrière! 

Peut-être dubitez-vous a la lecture de ce billet? Mois aussi, a la fin des années 80, j'ai eu l'occasion de rencontrer un 'ancien' de l'informatique. Il avait été programmeur sur les grosses machines des années 70/80, avait bien gagné sa vie, et se retrouvait pratiquement a la rue, bénéficiaire des aides sociales de la commune. En stage a l'AFPA, il préparait  une reconversion dans la plomberie. "Ne suis surtout pas mon exemple" m'avait-il prévenu. J'aurais du le prendre au sérieux!       

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